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Fat White Family

Paris, Elysée Montmartre - 13 juin 2019

Live-report par Fab

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Au mois d'avril dernier, plus de trois années après la sortie de leur précédent disque, Fat White Family effectuaient un retour remarqué avec Serfs Up!, un disque ambitieux, aux influences toutes aussi multiples que diverses et variées, que l'on oserait presque qualifier de disque de la maturité pour un groupe dont les frasques et multiples changements de line-up ont rythmé une carrière débutée en 2011. Désormais assagis après avoir laissé derrière eux bon nombre de substances et abus en tous genres, les facétieux londoniens s'attaquaient cette semaine à l'Élysée Montmartre à Paris pour ce qui constituait leur plus important concert en France à ce jour.

Après une première partie assurée par Murman Tsuladze et leur pop psychédélique à forte consonance slave, c'est dans une salle bondée que les sept anglais font leur apparition peu après 21h. Chaotiques et frénétiques il y a quelques années encore, les prestations de Fat White Family, à l'image de celle du soir, se veulent désormais maîtrisées et assagies mais non moins jouissives, portées par un Lias Saoudi ne cessant de se déhancher, crier ou gesticuler microphone en main, parfois à même le sol, au milieu de ses camarades fidèles à leurs postes et appliqués tout au long de la prestation.

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Ouvert avec When I Leave, l'un des six titres extraits de Serfs Up! à être joués ce soir, le set démarre tout en douceur avant de monter très rapidement en régime avec Tinfoil Deathstar puis le très attendu I Am Mark E. Smith, lancinant alors que le public se laisse lui aussi porter dans une salle où la température ne va cesser de monter, Lias Saoudi décidant à cet instant de se délester de sa chemise d'ores et déjà imbibée de transpiration. Les choeurs assurés par la quasi-totalité des sept membres du groupes font des merveilles tout au long du set, et l'apport ponctuel du saxophone d'Alex White ne fait que renforcer des interprétations fidèles aux originaux mais toujours très vivantes.

Passé le seul creux du concert symbolisé par les lents et monotones Bobby's Boyfriend (dont on ne retiendra guère que le gong frappé par Lias Saoudi et le refrain « Bobby's boyfriend is a prostitute ») et Hits Hits Hits, le groupe passe la vitesse supérieure pour ne plus jamais baisser le pied. Feet et Touch The Leather voient le leader de la formation poursuivre ses danses shamaniques, avant que Saul Adamczewskine prenne le relai au chant et à la guitare pour un Goodbye Goebbels dépouillé dans un premier temps avant que le reste des musiciens ne se joignent à lui.

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A peine le temps pour le groupe et le public de reprendre son souffle que le dernier tiers du concert se profile sous des airs de sans-faute. Les deux claviers et les guitares se mêlent alors pour Whitest Boy On The Beach, titre phare de Songs For Our Mothers, avant un pesant Cream Of The Young suivi de l'un des temps forts de la soirée. Tastes Good With The Money, chaleureusement applaudi dès les premières notes, est ainsi marqué par l'apparition surprise d'un invité de marque : Baxter Dury, à l'image de la version studio du titre, débarque sans crier gare pour reprendre son couplet, assurer quelques pas de danse, et disparaître aussi rapidement qu'il n'était apparu deux minutes plus tôt, tandis que Lias Saoudi s'est quant à lui lancé dans la foule un éphémère slam. Le final sur l'euphorique Is It Raining In Your Mouth?, tout en tension, ne fera ainsi que parachever une prestation d'excellente facture.

Si l'on pourra reprocher aux anglais la longueur de leur set (à peine plus de soixante-dix minutes, sans rappel), on ne peut qu'applaudir la mutation opérée par le groupe. Assurément moins punks qu'à leurs débuts, mais désormais maîtres de leur art, Fat White Family n'ont sans doute pas fini de nous surprendre.
setlist
    When I Leave
    Tinfoil Deathstar
    I Am Mark E. Smith
    Fringe Runner
    Bobby's Boyfriend
    Hits Hits Hits
    Feet
    Touch The Leather
    Goodbye Goebbels
    Whitest Boy On The Beach
    Cream Of The Young
    Tastes Good With The Money
    I Believe in Something Better
    Is It Raining In Your Mouth?
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