Fat White Family

Votre dernier album, Songs For Our Mothers datait d'il y a trois ans. Vous vous êtes concentrés sur vos autres projets durant ce laps de temps ?

Oui, nous avons bossé durant deux ans sur nos autres projets musicaux. A la fin de la tournée de l'album précédent, nous avions senti que nous avions besoin d'un break. Trois ans, ce n'est pas très long en fait. Plus longtemps ça ferait un peu Guns N' Roses, mais trois ans ça va.

Vous avez déménagé à Sheffield. Cela a-t-il influencé votre son ?

C'est plus le fait d'écouter The Human League ou Cabaret Voltaire que d'habiter à Sheffield qui nous a influencés. Nous sommes partis là-bas pour redevenir clean, être loin de Londres.

Le mood du disque est très « spacey »...

Oui, ça sonne plus pop. Nous ne prenons plus de crack et d’héroïne. Nous fumons juste des joints donc ça donne cette énergie un peu « spacey » effectivement.

Vous enregistré l'album dans votre home studio ?

Oui. C'était un truc un peu DIY. Nous l'avons fait sans pression. C'est sans doute aussi pour cela que ça sonne plus relax. Nous sentions une forme de liberté et sans doute que ça se ressent musicalement.

Le disque développe des aspects musicaux très différents les uns des autres, du glam au hip-hop en passant par des trucs country...

Nous avons toujours voulu mélanger plein de styles musicaux. Sur le premier album, on écoutait The Fall ou The Monks, sur le second du black métal et sur celui-là Nico. Il y a eu plusieurs collaborations extérieures au groupe sur ce disque ce qui donne sans doute aussi ces différentes colorations musicales.

Est-ce que vous savez à l'avance qu'un morceau sera pour Insecure men, pour Warmduscher ou pour Fat White Family ?

Nous ne savons pas toujours. Parfois, nous savons qu'un morceau sera de toute façon pour Fat White Family. Mais il y a certains titres sur l'album qui pourraient très bien être sur un disque d'Insecure Men. Nous en discutons et noys voyons où ira tel ou tel morceau.

Le titre avec Baxter Dury, Tastes Good With The Money, est très glam. C'est presque du Slade...

Nous sommes ultra-fans de Gary Glitter. Nous voulons acheter une photo de lui que nous venons de trouver sur eBay. Nous adorons la production de ses disques, mais aussi Sweet, Slade ou T-Rex.

Comment avez-vous rencontré Baxter Dury ?

Nous le connaissons depuis longtemps. Il voulait faire un truc avec nous. Le morceau est à propos des tours du Sud de Londres. Il vient de ce quartier.

Pourquoi avoir sorti Feet comme premier single ?

C'est le morceau le plus ambitieux de l'album. On pense que ça rendra les gens curieux du reste du disque.

La vidéo est inspiré par le film Querelle de Rainer Werner Fassbinder...

Oui, et aussi par Un Captif Amoureux de Jean Genet. Il y a un côté homo-érotique dans ce disque. La guerre que l'on voit dans le vidéo clip est une métaphore de celle qu'il y a eu entre nous pour parvenir à ce titre. Et cela parle aussi des réfugiés en Europe.

Vous êtes devenus connus très vite. Est-ce que cela vous a mis de la pression pour la suite de votre carrière ?

Notre deuxième album a été fait pour que l'on ne puisse pas dire que nous étions devenus commerciaux avec des titres de dix minutes et des feedbacks de deux minutes. Nous ne voulons pas donner aux gens ce qu'ils attendent. Nous faisons les choses comme nous le sentons.

Rock Fishes est l'un de mes morceaux préférés du disque. Il a un côté pop classique...

C'est l'un de nos préférés aussi. Tu peux entendre chez Insecure Men que l'on adore Harry Nillson, ce genre de songwriter classique. L'herbe nous a aussi fait créer plus de morceaux comme ça. Des titres plus lents.

Vous partez en tournée en mai ?

Oui, en Angleterre en mai puis en Europe en juin. Nous jouerons aussi dans des festivals.