Remarqués via leurs premières parties de Shame, Slaves et leurs compères dublinois de Fountaines D.C, The Murder Capital reviennent pour leur troisième concert parisien de l'année, après une Boule Noire en avril et un Rock en Seine ou ils ne furent pas loin de voler la vedette à la bande à Robert.
Entre temps, les dix titres de leur excellent album
When I have Fears ont solidement squatté nos platines faisant monter de quelques degrés notre impatience.
La première partie du soir est assurée par la noisy pop des tous jeunes parisiens de
Pop Crimes, joli hommage au grand Rowland S. Howard de The Birthday Party. Sympathique et un peu brouillon mais suffisant pour partager une bière en essayant de dénicher une place pour le concert de dimanche soir de Fountaines D.C totalement sold-out. C'est décidément la semaine du grand débarquement du (post-)punk irlandais à Paris.

21h00 pétantes, les lumières s'éteignent sur un Nouveau Casino plein comme un œuf. Larsen, lumière blanche sur le public, le gang de James McGovern débarque sur scène en ombres chinoises, se saisit lentement des instruments et débute le set par les très atmosphériques
Slowdance I et II. A l'inverse du concert de Rock en Seine, où ils avaient envoyé la sauce d'entrée (festival oblige), les cinq Irlandais ont décidé de faire monter l'ambiance graduellement en partant de leurs morceaux les plus calmes pour terminer dans un déluge de bruit et de fureur.
Slowdance I et II en guise de préliminaire donc, avant une pointe de douceur avec le touchant
On Twisted Ground, titres relatant le suicide d'un de leur proche et le beau
Love, Love, Love. Attitude, look, maitrise des codes de l'indie rock et du jeu de scène, The Murder Capital ont tout pour nous séduire. Mais à ce moment du concert, nous ne sommes pas encore totalement conquis par ce début de set tout en rage contenue mais quelque peu trop sage.
C'est pile le moment choisi par le groupe pour lancer son premier hymne,
Green & Blue, avec sa batterie à la Joy Division et son chant évoquant le Nick Cave des débuts. A partir de là, chaque morceau montera en intensité et en en puissance.

Avant d'entamer
For Everything, McGovern assène à la foule un « are you alive ? », qui lancera un long pogo ne trouvant sa fin qu'à la clôture du set. La tension est clairement montée d'un cran. Mais ce n'est rien comparé aux ressacs provoqués par les déjà classiques
Don't Cling To Life et
More Is Less avant que les Irlandais ne viennent conclure leur concert par
Feeling Fades, véritable climax qui verra se déchainer la foule, slamant à tour de bras à tel point qu'on n'arrivera plus à distinguer les têtes des jambes.
21h55, fin de set. Pas de rappel. The Murder Capital nous auront présenté un concert certes très bref, mais d'une grande maitrise, nous prenant tout en douceur avant de nous faire monter au fur à mesure vers un chaos littéralement orgasmique laissant le Nouveau Casino sens dessus dessous, les corps suants et pour certains brunis des quelques ecchymoses. Comme quoi, court et intense, ça peut aussi être pleinement satisfaisant.