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Frank Turner

Paris, Zénith - 8 février 2020

Live-report par Simone Minet

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Pour les fans de la musique punk, folk ou de tout type de mélange entre ces deux styles, ce fut une affiche de rêve : Frank Turner & The Sleeping Souls se sont joints aux Dropkick Murphys lors de la tournée européenne de cette icône américaine du folk punk celtique.

Certes, Frank Turner n'est pas d'accord avec la qualification de sa musique en tant que « folk punk » et on cherchera en vain, dans son set, la cornemuse, l'accordéon ou la flûte qui caractérisent le son des Murphys. Néanmoins, les influences folk sont bel et bien présentes dans la musique du chanteur anglais, qui n'hésite pas à alterner entre morceaux plus rock et chansons plus folk accompagnées de guitare acoustique ou mandoline. Sa présence au Zénith les 8 et 9 février 2020 aux côtés du groupe originaire de Boston n'est donc pas complètement une surprise. A cette occasion, la tâche difficile lui incombe de chauffer une salle de plus de 6000 personnes devant un public qui – pour la plupart – ne le connaît pas encore.

Pour capter l'audience dès le départ, Turner fait une entrée énergique avec Get Better suivi de 1933 dans une version caractérisée par la forte présence de la basse et de la batterie pour un rendu intense et résolument punk. La troisième chanson de la soirée est The Lioness du dernier album de Turner, No Man's Land, une première sur scène en France et une interprétation live réussie.
Comme à son habitude, Frank Turner s'adresse à son public parisien exclusivement en français, en ironisant de temps en temps sur son niveau de français « parfait ». Ceci est visiblement apprécié par le public qui suit sans hésiter son invitation à « danser, chanter, bouger » sur Try This At Home. If Ever I Stray, accompagné par la guitare acoustique, dégage une ambiance plus folk avant que le côté punk ne retourne avec Photosynthesis et Plain Sailing Weather. Ces deux morceaux, devenus presque des classiques incontournables de Turner, séduisent toujours autant le public qui danse frénétiquement.

Le deuxième nouveau morceau de la soirée, lui aussi issu de No Man's Land, est Jenny Bingham's Ghost. Il l'annonce comme une « chanson folk » et l'interprète en solo sur une guitare acoustique. Les Sleeping Souls reviennent ensuite sur scène pour accompagner Turner sur Eulogy traduit et chanté en français, un clin d'œil que Turner adore adresser à son public français.
C'est à ce moment-là qu'il se permet également un autre clin d'œil en ironisant sur le fait que ce n'est pas lui la véritable star de la soirée : « Je sais que vous êtes tous là spécialement pour me voir, mais puisque je suis généreux, je vais laisser un petit groupe américain jouer quelques morceaux. Si vous pouvez rester juste un petit instant après la fin de mon set, je suis sûr que cela vous plaira aussi ! », explique-t-il en toute modestie. Une manière charmante de remercier les Dropkick Murphys de l'avoir invité et une tentative de séduire ceux qui ne le connaissent pas encore.
Après ce petit intermède, Frank Turner réveille la salle avec The Next Storm, The Road et Out Of breath. Ce dernier est un morceau très rapide dont le caractère énervé est souligné par les flashs lumineux sur scène. Il est alors presque temps de terminer et Turner joue alors Recovery, avant d'enchaîner sur son combo final devenu incontournable. Pour clore le set, le public a droit à I Still Believe, hymne sur les bienfaits de la musique rock'n'roll suivi de Four Simple Words, une invitation à danser autant que possible. C'est la transition parfaite pour la deuxième partie du concert. La mission de chauffer la salle est accomplie et le public a visiblement envie de danser et pogoter davantage !

Si une grande partie du public ce soir-là ne connaissait pas encore le chanteur anglais, on peut espérer qu'il ait conquis au moins quelques nouveaux fans. Pour ses fans déjà existants, le seul regret réside dans le fait que son set en tant que première partie était assez court. Le choix de la setlist pour la soirée a dû être un défi de taille pour le musicien, mais qu'il a relevé avec brio. La sélection des morceaux était très équilibrée et donne un bel aperçu de sa création musicale. On peut seulement s'interroger pourquoi son dernier album, No Man's Land, était presque absent de sa setlist. Vraisemblablement a-t-il privilégié des morceaux plus entrainants pour ouvrir le bal pour un groupe de punk connu pour ses shows énergiques.

On a donc hâte de voir Frank Turner tourner à nouveau en France bientôt pour découvrir quelques-uns de ses autres récents morceaux en live.
setlist
    Get Better
    1933
    The Lioness
    Try This At Home
    If Ever I Stray
    Photosynthesis
    Plain Sailing Weather
    God Save The Queen
    Jenny Bingham's Ghost
    Eulogy
    The Next Storm
    The Road
    Out Of Breath
    Recovery
    I Still Believe
    Four Simple Words
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