Show 2613. C'est le numéro affiché en haut de la setlist du concert de Frank Turner ce mercredi 27 avril au Trabendo. 2613 concerts que le chanteur-compositeur prolifique a joué durant toute sa carrière. Toujours en tournée, au Royaume-Uni ou ailleurs, l'Anglais a dû calmer son rythme de vie effréné pendant la pandémie de COVID-19 ; et, malgré lui, son compteur de concerts augmente moins rapidement qu'avant.
Son dernier passage à Paris remonte à plus de deux ans maintenant, et on est d'autant plus ravis de le retrouver sur scène suite à cette longue absence. Après un court set du groupe Pet Needs en première partie, Frank Turner monte sur scène et ouvre le bal avec Four
Simple Words. Le contraste entre l'intro calme et posée et le refrain entrainant est idéal pour chauffer la salle, et mettre en pratique dès le départ les paroles « I want to dance » ! Séduit par ce grand classique, le public se montre particulièrement réceptif pour découvrir deux titres de son nouvel album
FTHC, sorti en février. Frank Turner enchaîne rapidement
The Gathering, un morceau intense et rythmé, et
Haven't Been Doing So Well, un titre autobiographique abordant le trouble d'anxiété. Même si ce titre ne présage rien de bon, l'anglais a l'air en pleine forme. Visiblement à l'aise sur scène, il échange des vannes avec le bassiste et le batteur des Sleeping Souls, son groupe fidèle qui l'accompagne sur scène depuis des années, et raconte des anecdotes en français pour créer de la proximité avec le public parisien.

Après le désormais classique
Photosynthesis, le set prend une tournure plus folk avec
The Road et
If Ever I Stray. Familier avec plusieurs styles et ambiances, Frank Turner passe aisément de ces titres aux allures folk à du punk hardcore, avec
Punches de son nouvel album
FTHC. Même
Little Changes, titre le plus pop de l'album
Be More Kind, est réinterprété ce soir dans une version punk au tempo élevé – un pari réussi, le public scandant en chœur le refrain.
Cette nouvelle version n'est pas la seule surprise de la soirée. Lors d'un passage en solo, accompagné seulement de sa guitare acoustique, il interprète des morceaux qu'il n'a pas joués en live depuis très longtemps : T
o Take You Home, Tell Tale Signs et
Little Aphrodite, des chansons écrites il y plus d'une décennie pour d'anciennes petites amies.
Après ce moment de calme en solo,
I Knew Prufrock Before He Got Famous marque le retour des Sleeping Souls sur scène et s'avère être le morceau idéal pour faire remonter l'ambiance, avant d'enchainer sur
Next Storm et le doublet
My Bad/Non Serviam de
FTHC, joué pour la première fois en public. En annonçant ces deux morceaux, le chanteur affirme son envie de créer, à quarante ans, un véritable album punk hardcore, le style qui a marqué ses origines. Le contraste avec ses chansons les plus calmes est impressionnant. Une salle, deux ambiances... c'est ainsi qu'on pourrait résumer ce concert lors duquel le chanteur passe habilement d'une performance solo à la guitare acoustique à un véritable circle pit déchaîné.

Frank Turner nous présente un set long et très varié avec avec vingt-cinq morceaux aux ambiances très différentes. Au milieu des extraits de son nouvel album ainsi que des raretés qu'il ne joue pas souvent en concert, il n'oublie pas non plus les grands classiques attendus par ses fans comme
Polaroid Picture ou
Get Better.
Lors du rappel, Frank Turner remercie le public avec
The Ballad Of Me And My Friends avant de conclure sur trois titres très attendus :
Recovery, Try This At Home et
I Still Believe, son hymne sur la foi dans les pouvoirs fédérateurs de la musique rock. Une conclusion satisfaisante pour un concert en tout point réussi. A la fin d'une soirée rock'n'roll comme celle-ci, on ne peut que rejoindre l'anglais : oui, nous aussi, on y croit toujours !