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Lianne La Havas

Paris, Days Off Festival - 8 juillet 2021

Live-report par Franck Narquin

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Mesdames et Messieurs, le moment tant attendu est enfin arrivé. A condition d'être l'heureux propriétaire d'un pass sanitaire en bonne et due forme, tamponné par tata Roselyne, vous pouvez à nouveau vous rendre dans votre salle préférée pour y écouter de la musique live. Malgré quelques annulations, le festival Days Off, toujours aussi éclectique et qualitatif, a pu maintenir l'essentiel de ses concerts. On attaque la reprise tout en douceur avec la belle Lianne La Havas dans la non moins belle salle de la Philharmonie de Paris, gentiment assis avec nos masques bien posés au-dessus du nez. Pour les pogos endiablés dans des fosses surchauffées, on attendra encore un peu.

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Sur les coups de vingt heures, une longue queue s'amasse devant la salle. La faute à une gestion des contrôles des applications tous anti-Covid un peu approximative. Il faudra se faufiler et montrer patte blanche pour ne pas rater la première partie. Surtout que celle-ci, gardée surprise jusqu'au dernier moment, était assurée par Yael Naim, seule au piano et visiblement émue de retrouver enfin un si large public. La Franco-israélienne livrera une prestation délicate et intense, dévoilant son album Night Songs sorti au tout début du confinement et donc jamais joué sur scène. La magie opère d'entrée, salle conquise et applaudissements chaleureux, cela s'appelle voler la vedette. A peine le temps de passer au bar, et de découvrir, tout penaud, qu'aucun n'est ouvert ce soir, que le deuxième concert démarre déjà. Lianne La Havas arrive seule sur scène, son groupe ayant été contraint de rester en Angleterre. L'histoire ne dit pas si c'est à cause du variant delta ou si c'est pour profiter de la finale de l'euro de football, tant attendue au pays de Paul Gascoigne. Les chansons de son troisième album éponyme, intimes et très personnelles, se prêtent néanmoins parfaitement à l'exercice du seul en scène. Lianne jouera d'ailleurs essentiellement ses derniers morceaux, les hits Paper Thin, Can't Fight et Bittersweet en tête.

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La voix cristalline de l'ancienne petite protégée de Prince et son jeu de guitare à la fois groovy et technique résonnent de mille feux dans l'écrin feutré de la Philharmonie, à l'acoustique toujours aussi parfaite. Le dispositif minimaliste et les morceaux intimistes n'empêcheront pas le public de se dodeliner et d'applaudir à bâtons rompus entre chaque titre. L'émotion et la joie d'être enfin réunis étaient palpables de chaque côté de la scène, ou point de voir une petite larme coulée le long du joli minois de la star du soir.

Quoi de mieux pour débuter l'été que de passer la soirée avec deux des plus belles voix européennes, où la pop lyrique de Yael et la soul élégante de Lianne ont fait mouche une nouvelle fois. Si les concerts nous ont tant manqués pendant ces longs mois, cette période d'abstinence aura eu le mérite de nous rappeler pourquoi nous aimions tant nous enfermer dans le noir, tous ensemble, et avoir les yeux qui scintillent, les oreilles qui s'écarquillent et les poils qui se dressent sur les bras.