Klaxons
Fields

A l'image de chaque année, l'édition 2006 du Festival des Inrockuptibles fermait en ce second lundi de novembre ses portes parisiennes lors du traditionnel concert à l'Olympia. Une soirée dont la tête d'affiche était à l'évidence Etienne Daho, accompagné par TV On The Radio et les deux jeunes pousses anglaises Fields et Klaxons.

Auteurs ces derniers mois de deux EP convaincants, Fields n'en restaient pas moins l'inconnue de la soirée pour la majorité du public. Lancés devant une salle à l'évidence peu concernée dans un premier temps, Nick Peill et ses camarades n'eurent que plus de mérite à assurer une prestation flamboyante et parfaitement maîtrisée.
L'aisance scénique et l'assurance des musiciens paraissent vite évidentes. Si Jamie Putnam et sa guitare électrique semblent rester en retrait, la beauté nordique Thorunn Antonia attire de nombreux regards derrière son clavier tandis que Matty Derham assure le spectacle à la basse en bondissant fièrement lors des nombreuses envolées et montées en puissance. Parfaitement débuté avec un Song For The Fields au final rageur, le set des anglais est mené à un rythme soutenu où Heretic ou Brittlesticks prennent une nouvelle dimension. Isabel donne l'occasion à la formation de mettre en avant son talent mélodique avant que la courte demi-heure de show ne soit bouclée par le très réussi If You Fail We All Fail. Unique regret, l'attitude d'un public froid et peu concerné, loin de faire honneur au talent de Fields.

Seconds à se produire, Klaxons étaient bel et bien l'une des attractions de la soirée, pour ne pas dire de l'ensemble du festival. La hype entourant le groupe au Royaume-Uni depuis le début d'année semble pourtant ne pas avoir traversé la Manche à en croire l'accueil très discret réservé aux jeunes anglais.
2 Receivers lance la prestation avec une certaine réussite avant que la géniale sirène d'Atlantis To Interzone ne retentisse dans la salle. Le titre est joué à un rythme effréné, trop peut-être, et le public ne semble toujours pas vraiment trouver ses marques... à l'image des membres du groupe quelque peu perdus au milieu d'une scène de l'Olympia à l'évidence trop grande pour eux. Les regards échangés par Jamie Reynolds et James Righton en disent longs mais les titres continuent de s'enchaîner sans temps mort : Magick est immédiatement reconnu et applaudi par un public enfin réceptif tandis que Golden Skans, Hall Of Records et surtout Not Over Yet ne maintiennent la pression.
C'est sur Gravity's Rainbow que Klaxons clotûre son second concert parisien de l'année, décevant pour certain, mais démonstrateur de la qualité évidente des compositions du quatuor.

Place désormais aux deux têtes d'affiche de la soirée, à commencer par Etienne Daho, visiblement attendu et acclamé comme le messie par la salle... et boudé par la frange indé du public inévitablement minoritaire. C'est en conséquence près d'une heure plus tard que les géniaux américains de TV On The Radio prennent possession des lieux alors qu'un tiers de la foule a préféré déserter l'Olympia. Un show une fois de plus irréprochable, avec un Tunde Adebimpe au charisme impressionnant, et une poignée de tubes surpuissants à l'image de Wolf Like Me ou Dreams.

Trop éclectique pour certains, cette soirée à l'Olympia aura au final tenu toutes ses promesses. Rendez-vous en 2007 !