Nous avions terminé notre chronique de
Archive Material, second album des Irlandais de Silverbacks paru en début d'année, avec les concerts debout toujours en stand-by et en concluant qu'il nous tardait de tester ce groupe sur scène tant leur genre n'était guère classifiable. C'est chose faite depuis ce vendredi soir où nous retrouvons Silverbacks à l'International, une des dernières véritables caves à concert de Paris où ces derniers prennent des allures de rassemblements dans les squats punk d'antan.

Enfouis dans la pénombre du sous-sol avec seulement la scène d'éclairée, l'arrivée du groupe se fait un peu dans le chaos tant les conditions techniques sont assez difficiles à assurer quand se rassemblent sur la minuscule scène les cinq musiciens. Devant un public qui n'atteindra pas la centaine de présents mais qui ne boudera pas son plaisir durant toute l'heure de concert, le groupe débute sans réelle transition d'avec l'installation de la scène et enchaîne une belle liste des meilleurs titres de leurs deux albums
Fad et
Archive Material.
On retrouve donc l'univers très Pavement-ien des frères O'Kelly qui, en live, ressort encore plus foutraque et déjanté. Les larsens et les gros riffs déstructurés ne sont pas économisés (nous ne saurons dire si cela est fait exprès ou non, cette soirée étant notre première rencontre avec le groupe) et l'attitude un peu bêcheuse de leur leader Daniel O'Kelly donne au set une saveur de nonchalance qui se répand bien rapidement dans la petite foule, qui va petit à petit se mettre à danser et à légèrement envahir le pied de scène.

Parsemant le show de petits commentaires dans un français plus qu'honorable, Daniel O'Kelly enchaîne les titres le plus pêchus des albums comme
Drunkirks,
Muted Gold ou
Different Kind Of Holiday qui, au final, se trouvent être adaptés à cette ambiance souterraine. Même si l'on ressent parfois une impression d'étroitesse subie par les membres du groupes, l'énergie est bien présente, ce son très rock indé américain nous ramenant loin au milieu des années 90 quand certains d'entre nous se faisaient les dents sur les disques de Pavement, Sebadoh ou les premiers Beck.
L'heure passe très vite mais la musique de Silverbacks se consommant comme en apnée, elle n'a pas besoin de faire de manières pour se distiller au travers du public qui retrouve alors un peu ses quinze ans. On appréciera néanmoins pour la prochaine fois de retrouver le groupe avec un peu plus d'espace à occuper, ce qui démultipliera fort probablement l'effet dynamitant parmi le public et attirera on le souhaite plus de curieux.