Libérés de toute la pression qu'une tournée en tête d'affiche peut engendrer, Amplifier se voient offrir la chance tout au long du mois de décembre d'accompagner les suédois d'Opeth durant leur périple européen. C’est ainsi après deux dates en Allemagne, et en attendant de visiter prochainement l'Italie, l'Espagne ou même le Portugal, que le trio de Manchester se produisait mardi soir dernier à l'Elysée Montmartre de Paris.
La différence de style évidente entre les deux groupes ajoutée à l’impatience de nombre de fans de voir Opeth prendre possession de la scène, se traduit dans un premier temps par une certaine indifférence du public envers Amplifier. Ouvert avec Motorhead après une longue introduction noisy, le set des anglais ne manque pourtant pas d’intérêt. Caché derrière une coupe de cheveux douteuse, le frontman Sel Balamir rappelle non sans humour après quelques minutes qu’il n’est pas Alice Cooper contrairement à ce que certains « campeurs » du premier rang lui suggèrent. Comme à son habitude, Neil Mahony déploie toute son énergie à la basse tandis que Matt Brobin, impressionnant à la batterie, martyrise ses fûts sans le moindre remord.
Le décors est ainsi planté et le groupe semble parvenir à réussir son pari au fur et à mesure que les minutes passent. L’ambiance est lourde, le son de la formation précis et surpuissant, et les têtes commencent à s’agiter dans la fosse alors que le très prenant O Fortuna marque les esprits. La maîtrise technique des musiciens, dôtés d’une armée de pédales d’effets, est une évidence alors que l’enchainement de Panzer avec Neon comble de joie les amateurs de rock progressif.
Réduite à cinq titres joués en une quarantaine de minutes, la setlist choisie est malgré tout surprenante. Aucun titre de l'EP The Astronaut Dismantles Hal n’est joué tandis qu’Insider est également mis de coté à l’exception d’O Fortuna. Les fans de la première heure, conquis en 2004 lors de la sortie de l’album éponyme, en ont heureusement pour leur argent lorsque les premières notes d’Airborne se font entendre. Les trois musiciens assurent le spectacle alors que le concert n’a peut-être jamais été aussi intense, notamment grâce à un Neil Mahony installé sur un mur d’enceintes à deux mètres du sol après une rapide séance d’escalade !
Un an et demi après leur première venue au Nouveau Casino, Amplifier ont à nouveau démontré que la dimension prise par leurs compositions sur scène surpasse celle créée sur disque. Les fans européens d’Opeth passeront à l’évidence de bons moments durant le mois de décembre !