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Amplifier

Paris, Divan Du Monde - 12 mai 2013

Live-report par Jeremy Leclerc

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Des cheveux longs, des boucs, des Docs Martens aux pieds, des t-shirts noirs Opeth, un public dont la moyenne d’âge flirte sensiblement avec le quart de siècle, tous étaient venus en connaisseur pour applaudir le quatuor mancunien adepte des petites salles. Le dimanche, c’est toujours un peu la mort. Rien à faire, rien à voir, chacun reste dans son bunker de lendemain de soirée à subir la terrible gueule de bois de ces coquines de Maximator qui, encore une fois, auront eu raison de nous. La bière du pauvre, un crotale qui vous bouffe de l’intérieur. On est tous embarqués dans la même galère, mais quand on a un concert le dimanche soir, on se fait violence.

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A voir le nombre de personnes présentes au Divan du Monde dans le neuvième arrondissement de Paris, on se dit que les courageux se comptent à peine sur les doigts des deux mains. Même en exagérant on ne serait pas loin de la vérité. C’est tout juste si la moitié de la salle est remplie. Quatre-vingt-dix, cent personnes ? Moins, certainement pas. Plus ? C’est très improbable. Evidemment, l’ambiance en prend un coup. On se regarde, on est en petit comité, bières à la main toujours, comme des grappes de raisins éparpillées dans une vigne rongée par la maladie.

« Vous n’avez pas le droit de dormir, c’est la règle en rock’n’roll » dira Sel Balamir, le chanteur et guitariste de Amplifier, toujours très drôle et détendu malgré le public clairsemé. Il faut dire que les longueurs, ça pousse toujours un peu à s’enfoncer dans sa zone de confort. C’est de l’éther sans odeur. Les chansons dépassent allégrement les sept minutes. Parfois, on a même l’impression qu’elles en font le double. Mais soyons honnêtes : ce rock progressif-là n’a rien d’un somnifère. Énergique, jamais statique, quoiqu’un peu masturbatoire ; ça tire sur le manche mais souvent pour pas grands choses.

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Les progressions ne décollent pas souvent mais lorsqu’elles le font c’est toujours grâce au martèlement de riffs empruntés à un univers un peu plus heavy. On se demande alors pourquoi le groupe a voulu utiliser des lasers de fête foraine en guise de lumières ? A la vue de l'humour des musiciens sur scène, c’est certainement pour la déconne. Pendant deux heures, Amplifier vont dérouler leur musique, maîtrisée du début à la fin, mais le souci n’est pas là. Si la salle résonne comme un vase creux, c’est parce que leur musique n’intéresse pas grands monde. Être carré sur scène ne suffit pas. Quelle est la réelle valeur ajoutée par rapport aux autres groupes du genre progressif, qu’il soit rock ou métal ? Je n’en vois malheureusement aucune. La valse des morceaux de plus de sept minutes devient longue, très longue.

L’ennui emporte alors ceux qui voient le groupe pour la première et, sans doute, la dernière fois.
setlist
    Mary Rose
    The Wave
    Interglacial Spell
    The Wheel
    Extra Vehicular
    Motorhead
    Interstellar
    UFOs
    Fall Of The Empire
    Old Movies
    Where The River Goes
    Neon
    Close
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    The Octopus
    Airborne
photos du concert
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