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The Amazons

Future Dust

The Amazons - Future Dust
Chronique Album
Date de sortie : 24.05.2019
Label : Fiction Records
3
Rédigé par Louise Beliaeff, le 2 juin 2019
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Commencer par un Top 10 dans les charts outre-Manche est à la fois une chance et une gageure. Après un premier album salué par la critique, une tournée dans les plus gros festivals, The Amazons font face au cap du deuxième album, moment de vérité qui peut parfois réduire en miette une réputation fraichement établie.

Avec Future Dust, le groupe originaire de Reading a assuré le coup : tabler sur une valeur sûre, consolider les fondamentaux, à savoir ce qui fait leur essence : le rock'n'roll dans sa forme la plus pure et la plus crue. Plutôt que de partir dans des extravagances et expériences sonores nouvelles, le quatuor a misé sur l'essentiel : des solos de guitare saturée, des riffs lourds, une batterie très présente dans le mix, des refrains « mur du son » emportant tout sur leur passage. Il n'y a pas meilleur exemple que la fin de Warning Sign, son riff ultra lourd sur un tempo décomposé, la frappe du batteur (Joe Emmett) qui éclate les fûts jusqu'à l'agonie du dernier coup de cymbale.

Sur ce point, il n'y a rien à redire. Les marqueurs du rock sont bel et bien présents, de l'incipit Mother jusqu'au riff assourdissant de Warning Sign en passant par les délicieux solos électriques de End Of Wonder. The Amazons restent fidèles à leurs premiers amours et misent tout sur les attributs du rock. Lorsqu'il présente ce deuxième opus, le chanteur Matt Thompson explique s'être inspiré du blues de Led Zeppelin, de Howlin' Wolf, et des mots qu'utilisent Jerry Lee Lewis pour décrire sa « musique du diable », dans sa biographie. Pour tous ceux qui déplorent la disparition des « guitar heroes », tous ceux qui se demandent qui sont les dignes descendants de Jimmy Page ou d'Eric Clapton ? The Amazons ont une partie de la réponse. Quand bien même ce n'est plus l'âge d'or du rock, quand bien même ils ne sont pas dans le vent, ces quatre jeunes musiciens assument la guitare comme personnage principal de leurs titres.

Ce combat est tout en leur honneur, le contrat est rempli... partiellement. De nombreux morceaux de l'album sont efficaces, puissants, percutants (Fuzzy Tree, Doubt It, Dark Visions) mais hélas un peu répétitifs. La voix de Matt Thompson semble presque toujours énervée, en force, et rare sont les mélodies qui étonnent et détonnent. Les choeurs en « ouh ouh » quasi systématiques n'apportent que peu d'originalité. Peut-être le groupe pèche-t-il de vouloir trop miser sur un genre et une ligne directrice, au détriment de mélodies accrocheuses comme il pouvait en exister sur le premier album. C'est dommage, d'autant plus que le potentiel est là. The Amazons offrent par exemple une merveilleuse chanson, 25, et son pendant maléfique 25 (Reprise), la même en version acoustique sombre et sensuelle. Sans oublier Georgia, morceau qui clôture Future Dust et ouvre une autre perspective. En total contraste avec les autres titres, Georgia met en avant la guitare sèche et la basse. C'est peut-être le seul morceau avec une vraie mélodie qui raconte une histoire.

Future Dust est une lettre d'amour à un genre chéri presque oublié : le rock. Une déclaration sincère mais un peu malhabile. Pour convaincre, reste à la nourrir de mélodies aussi redoutables que les riffs de guitare.
tracklisting
    01. Mother
  • 02. Fuzzy Tree
  • 03. 25
  • 04. The Mire
  • 05. Doubt It
  • 06. All Over Town
  • 07. End Of Wonder
  • 08. Dark Visions
  • 09. 25 (Reprise)
  • 10. Warning Sign
  • 11. Georgia
titres conseillés
    Mother - 25 - Georgia
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