En première partie de Wolf Alice au Trianon de Paris, on découvre ce soir 
Siau, jeune artiste français qui vient de sortir son premier album 
Superama il y a quelques jours de cela. 
Dans une version intimiste piano-voix cet auteur-compositeur nous offre un moment de grande beauté. Entre Michel et Flavien Berger, Siau possède un sens inné pour la mélodie qui tue. Les titres s'enchaînent, plus beaux les uns que les autres, à un point où l'on finit par se demander si la première partie ne va pas voler la vedette à la tête d'affiche. On est submergé d'émotion à l'écoute des morceaux de cet artiste que l'on ne connaissait pas en entrant dans la salle. Le public ressent visiblement la même vibration car, après un accueil poli, celui-ci finit par réserver une véritable ovation à Siau lorsque son set se termine. Incontestablement un talent est né.
 Wolf Alice
Wolf Alice sont passés en quelques années du statut de groupe indie promis à un grand avenir à un combo mainstream. Ce changement est intervenu après la sortie de 
Blue Weekend l'an dernier, un album qui voyait le groupe s'orienter vers une musique plus grand public. Et ce changement, on le voit et on l'entend dès l'entrée sur scène du combo avec un bassiste déjà prêt par son attitude à fouler, si ce n'est déjà fait, les scènes des stades. Avec son dernier disque, le groupe avait amorcé un tournant plus « grand public » qui lui avait valu d'être numéro un en Angleterre dès la sortie du disque, et on sent des musiciens emplis d'assurance dès les premières minutes de leur show. 
Le groupe joue, comme on peut s'y attendre, une majorité de titres issus de cet album mais ne délaisse pas pour autant ses premiers opus 
My Love Is Cool et 
Visions Of A Life. Ellie Rowsell impressionne par la façon dont elle mène ses troupes. Elle est incontestablement le leader incontesté du combo, sûre de son fait et de sa force. Le concert démarre tambour battant avec 
Smile, 
You're A Germ et 
Formidable Cool. La salle particulièrement excitée monte encore en tension avec 
Delicious Things et 
Lipsticks On The Glass deux morceaux tubesques de 
Blue Weekend. La soirée ne descendra pas à partir de là de ce sentiment d'euphorie perpétuel qui rappelle les grandes heures des concerts de la Britpop.

Wolf Alice est devenu une vraie machine à hits : on s'en rend compte en entendant les ultra efficaces 
Safe From Heartbreak (If You Never Fall In Love) ou 
Play The Greatest Hits : c'est cool, fun et ultra enlevé.
On a plaisir à entendre les plus anciens 
Visions Of A Life et 
Giant Peach, titre qui conclut un concert mené de main de maître. Le groupe reviendra pour un rappel avec la ballade 
No Hard Feelings qui voit Ellie chanter depuis le balcon entourée de spectateurs devant une salle en liesse avant de mettre un dernier coup d'accélérateur avec le formidable 
Don't Delete The Kisses.
Avec ce show Wolf Alice montrent qu'ils sont passés dans une autre dimension : celle d'un futur groupe de stade couronné de succès planétaire.