65daysofstatic
Sugar Horse

On connaissait le blackgaze mélange de black metal et de shoegaze, mais on ne connaissait pas le doomgaze, genre dans lequel évolue Sugar Horse, première partie du soir.

On sait que la ville de Bristol a toujours été à la pointe des musiques d'avant-garde et ce groupe en est une nouvelle preuve. Sugar Horse joue dans un registre très monolithique avec une batterie qui sonne comme une enclume, propre du doom. Le combo développe une musique puissante, riche et complexe. On passe une demi-heure en leur compagnie et on aurait bien aimé que cela dure plus longtemps. Une très belle découverte que ce groupe que l'on espère revoir très vite en France.


Le post-rock est un genre majeur mais il a eu tendance ces dernières années à devenir un peu la caricature de lui-même et à tourner en rond. Heureusement il existe des formations du mouvement qui restent aujourd'hui encore intéressantes et novatrices. 65daysofstatic, plus de vingt ans après leur création, continuent en 2023 d'être un groupe qui innove et se réinvente.
Les Anglais avaient décidé durant cette tournée de rendre hommage à ce qui est peut-être leur plus bel album, Wild Light, un disque qui fête cette année ses dix ans et auquel le groupe semble très attaché. Il en joue ce soir l'intégralité, dans l'ordre du tracklisting. On est ébloui par la beauté de ces compositions toujours aussi belles dix ans après leur création. Cela démarre plutôt lentement avec Heat Death Infinity Splitter et Prisms avant les déflagrations provoquées par The Undertow, Blackspots et Spleepwalk City. Ces titres sont parmi ce qui peut se faire de plus beau en matière de post-rock avec de longues et belles montées avant que n'interviennent les explosions sonores que l'on attendait. Le public est subjugué par tant de beauté et l'on sent une vraie communion entre le groupe et la salle. Le public pousse le groupe qui entraine celui-ci dans une ferveur rare.


On reprend son souffle après tant de beauté, 65daysofstatic faisant un petit break d'un quart d'heure avant de revenir pour une sorte de Best Of. Le groupe nous offre des titres d'à peu près tous leurs albums, notamment des deux premiers, The Fall Of Math et One Time For All Time qui permettent de constater que, près de vingt ans après leur sortie, des titres comme Retreat! Retreat! ou Radio Protector n'ont pas pris une ride. On est aussi très heureux d'entendre le formidable Asimov, longue odyssée spatiale hypnotique. Le groupe reviendra sous les vivas d'une foule enthousiaste pour un ultime morceau, I Swallowed Hard, Like I Understood.

Un très grand concert, une soirée splendide avec un groupe au sommet de son art et une Maroquinerie chaude comme la braise. Superbe.