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65daysofstatic

Interview publiée par Fab le 1er mai 2007

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Alors que leur excellent nouvel album, The Destruction Of Small Ideas, sort cette semaine en Europe, 65daysofstatic se produisaient le mois dernier au festival Capharnaum de Reims pour leur second concert en France à ce jour... en attendant leur retour aux Eurockéennes de Belfort l'été prochain ! Rencontre avec ces quatre anglais au talent certain...

Comment allez-vous aujourd’hui ?

On est très fatigués ! On a donné quelques concerts en Europe ces derniers jours et le voyage a été plutôt long… mais c’était très excitant de pouvoir enfin tester les chansons de notre nouvel album devant un public qui ne nous connaît pas vraiment.

Les réactions ont été bonnes jusqu’à maintenant ?

Oui très ! On savait dès le départ que ces chansons allaient être très puissantes en live, c’était d’ailleurs notre objectif lors de notre entrée en studio. On savait aussi que l’album était disponible en téléchargement depuis quelques temps et que certains de nos fans l’avaient déjà écouté. Ce n’est pas un problème pour nous car ces mêmes personnes ont pu nous voir en concert en connaissant déjà les chansons, et on préfère évidemment jouer devant un public enthousiaste plutôt que devant des personnes qui se concentrent pour découvrir des choses qu’elles ne connaissent pas.

Durant les mois à venir vous avez prévu de jouer de nombreux concerts en Europe, c’est une nouvelle étape pour groupe ?

On regrette de ne pas avoir joué plus souvent en dehors du Royaume-Uni, notamment en France où on a jusqu’à maintenant donné un seul concert à Lille. Ce problème touche les petits groupes, il faut d’abord acquérir une certaine reconnaissance dans son pays avant d’avoir une chance de s’exporter. En venant ici plus souvent on devrait parvenir à fidéliser de nouveaux fans et donc à vendre plus de disques… mais aussi à donner plus de concerts !

Votre nouvel album sort le 30 avril, avez-vous ressenti une certaine pression lors de son enregistrement ?

La pression est venue de l’intérieur du groupe, car on avait pour but de faire mieux que sur nos anciens disques. Pour la première fois on a pu se concentrer pleinement sur le disque sans avoir à aller au travail tous les jours. On avait économisé depuis un moment en prévision de cela et dès la fin de notre tournée en juin 2006 on a pu commencer à travailler sur les chansons. On se levait le matin en pensant à la musique et toute la semaine y était consacrée. La pression est donc née du besoin de résultat, de notre investissement personnel qui devait être symbolisé par l’album final.

Vous l’avez au final intitulé The Destruction Of Small Ideas, je suppose que ce titre possède une signification bien particulière pour vous ?

C’est le cas. On a réalisé que le groupe forme un tout, il n’est pas question d’individualités. C’est 65daysofstatic et personne d’autre. Lors de nos interviews on ne parle pas spécifiquement du groupe mais surtout de la musique car c’est cela qui nous a réuni.
Quand on écrit de nouvelles chansons, on tente d’aller droit au but, de suivre les idées qui nous semblent bonnes. Les titres de nos morceaux sont secondaires, il n’est pas question de concepts ou d’idées cachées. On avait prévu le titre « The Destruction Of Small Ideas » depuis très longtemps, car lorsqu’on a commencé à enregistrer le disque on avait des centaines de petites idées qu’on souhaitait pouvoir tester, mais au final on n’a conservé qu’une douzaine de chansons.

Selon vous, en quoi ce disque est-il différent des précédents ?

C’est à nos yeux notre album le plus abouti à ce jour. Il suit une véritable ligne directrice, et ce n’était pourtant pas simple à mettre en place car lors de sa création les idées venaient une fois de plus de différentes directions, de différentes personnes. Le fait de ne plus avoir de job nous a permis de travailler les chansons durant des périodes très longues, de pauffiner tous les détails en studio dans de bonnes conditions. L’évolution majeure sur ce disque réside dans le fait qu’on ait chercher à capturer l’énergie de nos prestations scéniques, ce qui n’était pas le cas avant. On n’a pas cherché à faire un disque avec des atouts commerciaux, on a réellement suivi une ligne créatrice sans laisser les éléments extérieurs nous perturber.

La présence de nombreux instruments à corde est une nouveauté importante sur ce disque, comment vous est-venue l’idée d’expérimenter cela ?

Pour cet album nous avons voulu utiliser les véritables instruments de manière plus importante, et c’est donc naturellement que nous avons intégré du violon par exemple. Un de nos amis sait très bien jouer de cet instrument et il a donc apporté sa contribution. Contrairement à notre premier album qui comportait de nombreux sons artificiels ajoutés depuis un ordinateur, nous avons cette fois-ci voulu créer une ambiance plus organique, plus « vraie ». Ce sont deux approches différentes que nous apprécions tout autant l’une que l’autre.

La véritable surprise du disque est la chanson The Conspiracy Of Seeds sur laquelle vous chantez pour la première fois !

Les gens nous ont souvent fait la remarque à propos du chant… Beaucoup d’entre eux ne comprenaient pas pourquoi nos chansons étaient strictement instrumentales. On n’avait jusqu’à maintenant jamais ressenti ce besoin, et surtout aucun d’entre nous ne chante suffisament bien ! (rires)
The Conspiracy Of Seeds était un cas à part car on a ressenti le besoin d’y ajouter un nouvel élément. Joe a écrit les paroles puis on a contacté un groupe américain qui figure parmi nos amis, Circle Takes The Square, et on leur a envoyé la partie instrumentale du morceau pour avoir un avis. Ils ont ensuite enregistré les parties vocales de leur côté puis nous les ont renvoyées, sans qu’à aucun moment les deux groupes ne soient rassemblés dans le même studio. Ce sont deux personnes très talentueuses qui ont assuré le chant, leur façon de travailler est vraiment unique et le résultat correspond parfaitement à nos attentes initiales.

Il n’existe donc aucune chance que vous chantiez à votre tour un jour ?

Je ne pense pas… quand le membre d’un groupe décide de chanter, c’est qu’il possède une voix particulière qui apporte un vrai plus aux chansons. Le problème est que nos voix sont très banales et pas très mélodieuses. Peut-être qu’un de nos se découvrira des talents de chanteur un jour, mais pas à l’heure actuelle !

En dépit du fait que votre musique ne se prête pas vraiment aux singles, vous venez de sortir Don’t Go Down To Sorrow il y a quelques semaines, pourquoi ce choix ?

Ce ne fut pas une décision facile, on en a beaucoup discuté avant de prendre une décision définitive. Et le problème a toujours été le même de par le passé… Notre but est d’écrire de bonnes chansons pop avec des mélodies aussi simples et directes que possible. Mais le choix des singles est toujours complexe. On avait déjà joué Don’t Go Down To Sorrow en concert avant la sortie du disque et on a donc pensé que certains de nos fans seraient moins déboussolés s’ils connaissaient le single à l’avance. On a pris trop de temps pour le choix du single, et lorsqu’il a fallu donner une réponse à notre label tout a été un peu précipité.
On n’est pas un groupe à singles, mais si on peut donner envie à certaines personnes de nous écouter à travers une seule chanson c’est une bonne chose.

D’un point de vue pop, Radio Protector n’est-il pas justement votre plus belle réussite ?

C’est une chanson un peu spéciale pour nous car chaque copie de sa version single était accompagnée d’un polaroid unique. C’est donc à la base le plus bel objet qu’on a proposé à nos fans. C’est une chanson très belle, très particulière dans sa rythmique car une boucle au piano se répète encore et toujours. En tant que single, c’est une véritable réussite.

Comment en étiez-vous venus à collecter plus de mille polaroids pour le single ?

En tant que groupe, on souhaite offrir quelque chose d’intéressant à nos fans quand ils achètent un de nos singles, et c’est pour cela qu’on a décidé de rendre chaque copie de Radio Protector vraiment unique. On a cherché une idée originale durant des semaines et l’idée des polaroids nous est venue. On a donc pris ces fameuses photos durant quelques temps, chez nous ou en tournée, et on a fait une sélection pour le single. C’est un bel objet.

Il vous arrive aussi de temps à autre de faire des remixes pour certains groupes comme ¡Forward, Russia! ou Youthmovies, existe-il des artistes avec qui vous aimeriez pouvoir collaborer ?

Christina Aguilera, ce serait cool ! Elle fait vraiment de la bonne pop music, contrairement à Gwen Stefani par exemple. Les arrangements et les mélodies sont excellentes, presque aussi bons que ce qu’Aphex Twin a pu faire dans le passé. J’aimerais beaucoup pouvoir la remixer un jour…
A contrario, je ne pourrais pas travailler avec Paris Hilton. C’est une potiche dénuée de talent, un pantin aux mains de producteurs et de commerciaux qui cherchent uniquement à gagner de l’argent. Mais c’est ce que veulent les gens visiblement…

Le mois dernier vous avez participé au SXSW Festival aux Etats-Unis, est-ce que vous pouvez m’en parler ?

C’était purement incroyable d’aller jouer au Texas devant toutes ces personnes, des gens comme toi et moi ou d’autres issus de l’industrie de la musique. C’est un événement tellement important que l’atmosphère nous semblait bizarre, comme si on était perdus au milieu de tous ces groupes. Le principe de base du festival est bon, mais tout est tellement ramené à l’argent que beaucoup de personnes ont perdu de vue que l’essentiel est la musique et non la signature de contrats, le fait de serrer des mains ou de parler avec les décideurs. Si tu vas au festival en tant qu’amateur de musique, c’est un vrai bonheur. Tu peux voir des centaines de concerts en moins d’une semaine, c’est incroyable ! Tout est une question de perspective, mais j’espère y retourner rapidement.

Vous n’avez encore jamais assuré de tournée aux Etats-Unis, c’est un de vos objectifs ?

On y sera durant tout le mois de juillet pour assurer les premières parties de Fear Before The March Of Flames. On n’a aucune idée des villes qu’on visitera mais ce n’est pas vraiment important à partir du moment où on peut donner des concerts là-bas. Ce sera un retour aux sources, comme à l’époque où personne ne nous connaissait au Royaume-Uni. On jouait dans de petites salles, le plus souvent en première partie, et on a progressé de cette manière avec le temps. J’espère qu’on suivra la même trajectoire aux Etats-Unis.

Vous allez donc passer les prochains mois à donner des concerts aux quatre coins du globe !

On va être très occupés… mais de la bonne manière. On espère grandir durant les mois à venir, jouer sans cesse et devenir populaires dans de nombreux pays. C’est ce qu’on aime en tant que musiciens !