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Foals
Shitdisco

Paris, Flèche d'Or - 17 février 2007

Live-report par Fab

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Souvent très prisées par les clubbers parisiens, les soirées du samedi soir de la Flèche d’Or attirent immanquablement une foule dense et de nombreux courageux prêts à attendre de très longues minutes avant de se voir obtenir un droit d’entrée. Et lorsque la salle annonce la tenue d’une Modular Party, en dépit du fait que les groupes appelés à se produire sur scène soient, à l’exception de Neïmo, de parfaits inconnus en terre française, l’affluence n’en devient que plus importante.

Récente signature du label Alien Transistor label de The Notwist, les allemands de Saroos ouvrent la soirée en douceur avec un set rythmé à forte coloration électronique. Basse et batterie assurent la rythmique tandis qu’un troisième larron use d’une palette d’effets digitaux et de samples pour apporter profondeur et consistance aux compositions. Inspiré et plutôt plaisant durant quelques minutes, le set du trio sombre au final dans l’ennui.
D’ennui il ne sera pas question une fois Neïmo montés sur scène. N’en déplaise à certains journalistes prêts à tous les copinages pour tenter de promouvoir la fameuse « scène parisienne », l’intérêt musical du quatuor est bien faible. Ne reste donc à la majorité du public qu’à s’amuser ou s’indigner des frasques d’un public de lycéens prêt à tout pour se faire voir et exister, allant jusqu’à se faire photographier ou filmer auprès du groupe en pleine chanson. L’art de la pose en quelque sorte.

Après une première partie de soirée relativement décevante, la montée sur scène de Foals à l’occasion de leur premier concert en Europe change la donne. Menés par un Yannis toujours prompt à se lancer guitare en main dans une exploration de la fosse, les cinq anglais originaires d’Oxford, en dépit d’une relative jeunesse, démontrent un savoir-faire et une maturité impressionnante. Au son des riffs de guitare angulaires croisés avec des rythmes nerveux est adjoint un chant dominé par les instruments. L’aptitude du groupe à construire des structures complexes avec une juste dose de puissance s’avère évidente à l’écoute du futur single Hummer, de Balloons ou encore de Two Step Twice. Mais c’est bien avec le furieux Mathletics aux accents math-rock que le groupe enflamme la salle en fin de set dans un déluge sonore jouissif.

L’ambiance monte à nouveau d’un cran une demi-heure plus tard lors de l’arrivée sur scène des écossais de Shitdisco bien décidés à pousser les plus récalcitrants sur la piste de danse. Si les comparaisons avec Klaxons ou plus certainement The Rapture et Gang of Four sont inévitables, le groupe a véritablement su se forger une personnalité propre au fil des dernières années. Les titres sont puissants, souvent portés par la présence simultanée de deux basses quand ce n’est pas une dose électronique que Jan Lee incruste avec parcimonie. I Know Kung Fu retourne une première fois la salle ; les premiers pogos sont lancés et plusieurs courageux s’essayent à quelques slams maladroits. Le véritable visage de Shitdisco s’exprime parfaitement sur scène, contrairement à certains enregistrements studios trop plats. Le groupe poursuit sa marche en avant avec les excellents 3D Sex Show, OK et Disco Blood avant l’explosion finale sur l’inévitable Reactor Party. Le groupe invite à cet instant le public à le rejoindre sur scène pour une version endiablée et débridée du titre dans une ambiance chaotique où l’enthousiasme des premiers rangs rejaillit sur l’ensemble de la salle, laquelle parvient quelques minutes plus tard à arracher un court rappel improvisé afin de boucler la soirée de belle manière avant que les DJs ne prennent possession des lieux pour une longue nuit...