Egyptian Blue viennent défendre leur premier album à la Boule Noire à Paris après un passage dans la capitale il y a trois ans pour leur premier EP et l'ouverture de Foals au
Zénith l'année dernière. Le concert est complet et le public très chaud, ce qui sera sans doute encourageant avant de prendre les routes de France pour cinq autres dates.

Le concert est ouvert par
Télépagaille qui jouent à domicile et sont soutenus par une poignée de fans qui contribueront à maintenir l'attention de la salle qui commence à bien se remplir. Le set est joué à fond de train, aucun temps mort pour faire le meilleur usage des trente minutes qui leur sont allouées. Leur rock déluré me fait penser à celui de La Femme, pour le show théâtral et coloré, ou Warum Joe, des fans des Ramones qui font du punk plus mélodique que chaotique depuis que le punk français existe.
Les textes caustiques de leurs chansons et les mélodies au synthés sont comme des petites scénettes lo-fi à la Michel Gondry. C'est gentiment la (télé)pagaille et sous leurs airs foufous, leur set est très carré et bien efficace. La partie rock du groupe fait monter le voltmètre avec une grosse basse, une batterie qui ne laisse pas le temps de se poser et la guitare balance de la disto et du fuzz. Mention spéciale au chanteur qui porte une chemise avec une boule noire (belle attention dans cette salle) et qui fera la chenille pendant leur titre...
La Chenille. Mais attention, pas la chenille du mariage des cousins, la vraie chenille qui avance sur sa feuille.

A 21h pile, les lumières s'éteignent à nouveau, les projecteurs passent au bleu (egyptien), le quatuor de Brighton
Egyptian Blue monte sur scène sur un fond de larsen de guitare. La soirée est sous le signe de l'électricité, bleue donc, pas de greenwashing ce soir. Le groupe maîtrise les codes du rock et a bien appris de ses contacts avec les regrettés Maccabbees (qui les ont signés sur leur propre label Yala! Records) ou de leur tournée avec Foals.
Des premiers, ils reprennent la structure des chansons avec des intros sonores, des arpèges de guitares tendus et les reprises enlevés. Des seconds, ils ont la ferveur à fleur de peau et l'envie d'en découdre avec le public au jeu des regards intenses. Ils ont aussi piqué leur guitare transparente. Blague à part, le guitariste tourne comme un lion en cage dès le premier titre, mélange de frustration de ne pas jouer plus fort, d'envie de bondir dans tous les sens et de tension contenue dans leur musique.
Mais à l'image de celle-ci, le set reste très linéaire et assez prévisible. Les deux points d'orgues sont les morceaux de leur premier EP, réenregistrés pour leur album. A commencer par
Contain It qui fait décoller le set, et la fosse, celle-ci rebondissant en rythme dans les parties rapides de la chanson. Quant à
To Be Felt, il clôture le set en apothéose d'énergie alors que le chanteur avait fini par casser une corde sur un
Four Is The Last Four au final particulièrement bruitiste. Maintenant que tout le monde est bien chaud, Egyptian Blue reviennent pour un pogo courtois sur
Nylon Wire.
Après quarante-cinq minutes de set, le groupe a épuisé son répertoire, et il n'est pas nécessaire d'en rajouter !