Neuf années après leur dernière venue à Paris pour un concert en tête d'affiche, SWIM DEEP étaient enfin de retour ce dimanche 22 septembre au Point Ephémère pour présenter leur quatrième album,
There's A Big Star Outside. L'occasion de découvrir leur nouveau disque, mais aussi un line-up renouvelé avec les départs en 2018 de Tom Higgins et Zachary Robinson, remplacés depuis par Robbie Wood et Thomas Fiquet.
Outre la faible popularité du groupe dans l'hexagone, la fin du week-end et l'arrivée des ondées arrosant la capitale depuis la fin de journée font que les conditions ne sont pas idéales pour accueillir le quintet anglais, en témoigne une salle peu remplie et où seule une petite centaine de personnes peut être décomptée aux alentours de 21h30. Les applaudissements se font plutôt timides lors de l'apparition des musiciens sur la petite scène à proximité des berges du canal Saint-Martin, et le groupe ne semble guère à son aise dans un premier temps alors que les compositions s'enchaînent sous des lumières tamisées mais aussi et surtout une acoustique médiocre voyant le chant d'Austin Williams très peu mis en avant et noyé derrière les instruments. Un désagrément récurrent tout au long de la soirée sur de nombreux titres, seules les interprétations les plus dépouillées permettant d'apprécier pleinement sa maîtrise vocale.
Faisant essentiellement la part-belle à
There's a Big Star Outside mais aussi à leur premier album
Where The Heaven Are We dont le dixième anniversaire avait été célébré récemment, la setlist du soir est quant à elle parfaitement équilibrée. Introduction idéale,
First Song joue parfaitement son rôle de rampe de lancement avec une tension montant progressivement, avant que le tube
King City ne provoque les premiers frémissements auprès d'un public comptant à l'évidence bon nombre de fans de la première heure. Si certaines compositions s'avèrent un peu décevantes, principalement en raison de du rendu sonore déjà évoqué, notamment
Namaste, Soul Trippin' ou le pourtant très prenant
To Feel Good en-dessous de son potentiel ce soir, les nouvelles chansons du groupe, plus raffinées et dépouillées à l'image de leurs versions studio, font forte impression.
Glitter, Very Heaven ou encore
These Words voient le tempo se ralentir mais déploient tous leurs charmes et une voix délicieusement délivrée, le groupe semblant progressivement plus à son aise, peut-être conforté dans son exécution par un public peu nombreux mais appréciant le spectacle lui étant proposé.
Indéniablement plus relevée et marquante, la fin de la prestation se révèle de plus en plus convaincante au fur et à mesure que les derniers titres sont enchaînés, notamment avec le très efficace
Honey et ses « Don't just dream in your sleep it's just lazy » répétés à l'envie, et un
Fueiho Boogie détonnant, psychédélique et groovy, les cinq musiciens semblant alors avoir trouvé leur rythme de croisière sur cette composition jubilatoire achevant de réveiller et faire danser les quelques derniers récalcitrants. Un passage par les backstages plus tard, c'est en solo qu'Austin Williams revient seul à la guitare lancer le très attendu
She Changes The Weather, popsong parfaite au charme infini, avant d'être rejoint par ses camarades pour une très belle interprétation du titre phare de leur dernier disque,
How Many Love Songs Have Died In Vegas?.
Tout n'aura pas été parfait ce soir, mais SWIM DEEP auront malgré tout fait la démonstration que derrière une image attachante et une carrière tortueuse se cache un groupe sous-coté et dont le répertoire tant passé que présent ne manque pas d'arguments pour se faire apprécier du plus grand nombre.