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SWIM DEEP

Interview publiée par Fab le 27 novembre 2013

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Après avoir animé l'été outre-Manche avec la sortie de leur premier album Where The Heaven Are We, SWIM DEEP se produisaient pour la première fois en France le 7 novembre dernier à la Boule Noire de Paris lors de l'édition 2013 du Festival Les inRocKs. A quelques heures de leur montée sur scène, les quatre jeunes musiciens originaires de Birmingham se sont entretenus avec nous sur leurs débuts ainsi que leur futur.

Après l'annulation de votre venue en mai dernier, votre premier concert en France est prévu ce soir à la Boule Noire pour le Festival Les inRocKs...

Austin : Nous aurions déjà dû avoir joué à Paris mais pour certaines raisons cela n'a jamais pu se faire. Cela aura pris du temps...

Vous avez déjà eu l'occasion de jouer en Europe toutefois...

Austin : Nous avions joué en Allemagne ou en Italie en mai dernier, puis dans quelques festivals en Europe durant l'été passé. En Autriche, en Suède...
Cavan : Nous sommes aussi allés à Barcelone.

Jouer finalement à Paris, qu'est-ce que cela signifie-t-il pour vous ?

Cavan : Je suis vraiment impatient...
Austin : Nous sommes très excités. En général, l'excitation laisse ensuite place à un bon concert... Je suis curieux de savoir comment le public parisien se comporte. Nous commençons à avoir une bonne idée des différences en fonction des pays et des lieux, mais pour Paris, nous avançons vers l'inconnu encore.

Votre popularité n'a cessé de croître au Royaume-Uni ces derniers temps mais le public en France ne vous connaît guère. Pouvez-vous présenter le groupe ?

Austin : Tout a commencé lorsque j'ai rencontré Higgy en travaillant chez Morrison, la chaîne de supermarchés. Je voulais depuis longtemps faire partie d'un groupe et je lui suggéré l'idée qu'il a acceptée. Ce n'est que par la suite que nous avons croisé la route de Cavan et Zach lors de sorties à Birmingham.

A partir du moment où plusieurs groupes originaires d'un même lieu parviennent à trouver une maison de disques, cela attise la curiosité.

La presse musicale parle beaucoup de Birmingham depuis plusieurs mois, notamment par rapport à des groupes comme Peace, Troumaca ou SWIM DEEP. Que se passe-t-il là-bas de si spécial ?

Austin : Il se passe vraiment quelque chose actuellement. La ville possède une bonne scène musicale désormais. Nous sommes encore très loin d'avoir fait notre trou, mais je pense que des groupes comme Peace ou le nôtre font que les gens s'intéressent à notre ville. A partir du moment où plusieurs groupes originaires d'un même lieu parviennent à trouver une maison de disques, cela attise la curiosité.
Cavan : La scène locale a été vraiment mauvaise pendant très longtemps, il fallait bien qu'un jour les choses changent et que quelque chose se produise.
Austin : Depuis un moment la scène locale semblait en ébullition, et lorsque nous avons tous décidé de nous lancer dans différents groupes, cela a été le point de départ de cette nouvelle scène.

Tout aurait été beaucoup plus compliqué sans cette scène naissante à Birmingham ?

Austin : Lorsque la presse s'est intéressée à tous les groupes évoqués, beaucoup de journalistes ont choisi d'écrire sur cette scène locale. Nous n'avons pas attendu que cela se produise pour nous entraider, mais cela a rendu les choses plus faciles. Des gens viennent désormais à Birmingham pour découvrir les groupes locaux, le nombre de concerts organisés a aussi sensiblement augmenté. D'autres jeunes groupes continuent d'apparaître désormais et sont prêts à saisir leur chance.

Vos singles ainsi que votre album ont tous vu le jour chez Chess Club Records. Comment s'est déroulée votre rencontre avec ce label ?

Austin : Tout a débuté avec notre chanson King City, la première que nous ayons enregistrée tous les quatre en tant que SWIM DEEP. Nous l'avons envoyée à plusieurs personnes et Chess Club Records nous ont alors proposé de la sortir en single. Par la suite, ils nous ont proposé de poursuivre la collaboration et de sortir un album...

La relation s'est donc développée progressivement ?

Austin : C'est ce que j'aime dans notre fonctionnement avec notre maison de disques, c'est une vraie relation. Ce ne sont pas juste une poignée de personnes venue avec de l'argent pour nous offrir un contrat, c'est bien plus que cela.

Votre album a vu le jour l'été dernier au Royaume-Uni. Son titre, Where The Heaven Are We, semble n'avoir aucune signification réelle à première vue...

Austin : Ce n'est pas une expression qui existait déjà. J'entends souvent des gens dire « where the hell am I ? » ou « where the hell are we ? » et nous avons transformé cette phrase. Le titre se rapporte au fait d'apprécier ce que tu as pendant le moment présent, la possibilité de te sentir comme au paradis si tu le veux vraiment. Aspirer à atteindre les étoiles...

C'est ce que j'aime dans notre groupe, les singles sont venus naturellement sans que nous ayons eu à nous forcer.

Avant la sortie de votre album, on a beaucoup parlé de vous pour vos singles. A-t-il été compliqué de créer un album cohérent ?

Austin : Personne ne nous a jamais poussés à écrire des chansons pour en faire des singles à proprement parler. C'est ce que j'aime dans notre groupe, les singles sont venus naturellement sans que nous ayons eu à nous forcer. Lorsque tu penses à l'album, il faut parvenir à trouver une continuité entre les titres. Tu peux écrire les dix meilleurs singles possibles, s'ils ne s'enchainent pas correctement, ton album sera raté. C'est comme un livre, il faut une cohérence.
Cavan : Sortir un album était une étape importante pour nous. Quand tu n'as encore que des singles, tu ressens cette envie d'en montrer plus aux gens de manière à réellement être un groupe.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire et enregistrer l'album ?

Cavan : L'enregistrement de l'album nous a pris en tout et pour tout trois semaines.
Austin : Les chansons présentes sur le disque sont celles que nous avons écrites depuis que le groupe existe. Celles que nous n'aimions pas ont été laissées de côté, mais celles que nous avons gardées constituent le premier recueil de notre travail.

Votre album est un disque entrainant et ensoleillé marqué par une certaine influence américaine. Le ressentez-vous ainsi ?

Austin : Pas au niveau des textes. Peut-être de par l'accent plus américain que britannique. Pour en revenir aux paroles de nos chansons, nous n'avons pas seulement écrit sur le fait d'être dans un groupe, de jouer de la musique et de sortir un album, mais surtout sur le fait d'être soi-même et d'apprécier cela.

Where The Heaven Are We est un disque taillé pour l'été...

Austin : Tout à fait, c'est le meilleur genre de disque. D'un autre côté, nous avons écrit et surtout enregistré les chansons durant l'hiver... Au final, l'été a pris le pas sur l'hiver, c'est un signe.

Vous semblez porter un certain intérêt aux reprises : vous en aviez enregistrée une de Led Zeppelin en bside de The Sea et vous jouez régulièrement Girls Just Want to Have Fun de Cindy Lauper lors de vos concerts. Comment vos choix se déroulent-ils ?

Cavan : Cet été, nous voulions jouer une reprise plutôt pour les festivals, d'où le choix de Cindy Lauper.
Austin : Le résultat a été au-delà de nos espérances, il suffisait de regarder la fosse pendant que nous la jouions. C'est une excellente pop song, elle a apporté une touche de fraîcheur et de nouveauté à notre son sur scène. Concernant Led Zeppelin, nous avions choisi de reprendre ce titre car personne n'aurait pensé à le faire. C'est une chanson très belle et calme, les gens n'ont pas cette image en tête lorsque quelqu'un évoque Led Zeppelin.

D'autres reprises ont-elles été évoquées ?

Cavan : Nous aimerions en jouer une nouvelle et nous en avons discuté...
Austin : Je crois que nous allons continuer à jouer celle de Cindy Lauper encore un peu...
Cavan : Nous pourrions reprendre Seven Nation Army des White Stripes ! (rires)

Au-delà de l'aspect artistique ou musical, tu peux aussi apprendre de groupes avec qui tu pars en tournée mais avec lesquels tu n'as pas d'affinités particulières.

Vous êtes souvent partis en tournée avec d'autres groupes comme Spector ou Two Door Cinema Club au cours de l'année écoulée. Que retenez-vous de ces expériences ?

Austin : C'est durant notre tournée avec Pond que j'ai eu pour la première fois l'impression d'apprendre au contact d'un autre groupe. Leur frontman est fantastique, c'est une personne vraiment très spéciale. Au-delà de l'aspect artistique ou musical, tu peux aussi apprendre de groupes avec qui tu pars en tournée mais avec lesquels tu n'as pas d'affinités particulières. Tu observes leur concert, la mise en scène ou le public et tu retiens les éléments qui te semblent importants.

Il y a quelques mois vous avez donné le concert le plus important de votre carrière en tête d'affiche au Sheperds Bush Empire de Londres...

Cavan : C'était incroyable. J'ai tellement apprécié ce moment que je n'en garde presque aucun souvenir ! (rires) Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, j'ai déjà lu lors d'une interview que tu sais que tu as donné un bon concert quand tu ne parviens pas à t'en souvenir ! Je n'étais pas saoul ou autre chose ce jour-là, mais tout était allé si vite...
Austin : J'aime le Sheperds Bush Empire car le public est très proche de toi contrairement à beaucoup d'autres salles de taille identique. Cela te permet de te sentir connecté aux personnes qui te font face.

Quelles sont vos attentes pour le futur de SWIM DEEP ?

Austin : J'aimerais continuer à jouer dans de telles salles à l'avenir. Je pense, sans prétention, que nous avons le potentiel pour sortir des albums capables de marquer les esprits. Toucher les gens, influencer à notre tour d'autres groupes... Je pense qu'il faut toujours un peu de temps pour que le public prenne la dimension d'un groupe.
Cavan : Et il nous faudra écrire et enregistrer un nouvel album...

Avez-vous déjà des idées pour le suivant ?

Cavan : Nous avons déjà travaillé sur quelques démos...
Austin : Nous avons l'impression que notre premier album remonte déjà à longtemps. Du fait que nous sommes signés sur une major, nous n'avons pas envie de rester inactifs juste parce que nous en avons la possibilité. Nous devons continuer de grandir ensemble en tant que groupe, continuer à proposer de nouvelles chansons à ceux qui nous suivent et aiment ce que nous faisons.