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London Grammar
Lauren Mayberry

Paris, Zénith - 31 octobre 2024

Live-report par Fab

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Sept années après leur dernier concert en tête d'affiche dans la capitale, London Grammar se produisaient ce jeudi 31 octobre au Zénith de Paris dans le cadre de la tournée en Europe accompagnant la récente sortie de leur quatrième album, The Greatest Love. Un disque accueilli avec une bienveillance certaine tant par la critique que le public, et une date à guichets fermés pour une formation dont la réputation n'est plus à faire depuis longtemps dans l'hexagone.


L'ouverture de la soirée se fait avec Lauren Mayberry, frontwoman de CHVRCHES dont le coup d'envoi de la carrière en solo avait été donné il y a désormais un peu plus d'une année. Quelques singles somme toute inégaux plus tard, et alors que son premier album sera disponible en décembre prochain, c'est avec une formation réduite au minimum syndical, à savoir un batteur et une bassiste, que l'Ecossaise se présente sur le coup de 20h pour une prestation d'une courte demi-heure. Avec un light show inexistant et des compositions guères mises en valeur par l'usage à outrance de pistes préenregistrées, difficile d'entrer dans l'univers indéniablement pop de celle-ci. Certes le chant et l'implication de la chanteuse font plaisir à voir, mais ses efforts ne sont guère récompensés par un public apathique et un répertoire très inégal. Si Change Shapes ou le très rock Sorry, Etc. se démarqueront par l'énergie insufflée, et que Something In The Air laisse une très agréable impression de par sa mélodie, Are You Awake? s'avère trop dépouillé pour fonctionner dans une salle de cette dimension, alors que Mantra ou Shame paraissent tout aussi dispensables en live que leurs versions studio. Un concert inégal, la faute notamment à une mise en scène négligée.


Trente minutes plus tard, dans une salle désormais bondée, que ce soit en fosse ou gradins, Hannah Reid, Dot Major et Dan Rothman alias London Grammar font leur apparition sous les applaudissements nourris du public. Adoptés dès leurs tous débuts par le public français comme ils le souligneront à plusieurs reprises ce soir avec beaucoup d'émotion et de sincérité, notamment lors de déclarations d'amour dans la langue de Molière, les trois anglais vont une nouvelle fois jouer de leur capital sympathie pour transformer leur prestation du soir en communion avec une salle conquise d'avance. Il serait toutefois injuste de réduire le concert à une simple affaire de bons sentiments, une mise en scène sobre mais des plus agréables mêlant notamment extraits de vidéos et images filmées en direct par plusieurs caméras et un drone, et une acoustique de très bonne facture, facilitant indéniablement l'appréciation d'un concert mené avec talent.


Si les interprétations sont certes très fidèles aux enregistrements studio du trio, la voix de Hannah Reid, cristalline et pure sans discontinuer fait des merveilles en dépit de l'état de forme incertain de la chanteuse, tandis que Dan Rothman et Dot Major, respectivement à la guitare pour le premier et à la batterie, clavier ou instruments électroniques pour le second, accompagnent cette dernière avec justesse et retenue. Parcourant l'ensemble de la discographie du groupe, la setlist proposée se traduit par un vaste aperçu de leur univers aux allures de Best Of au sein duquel leurs plus récentes compositions trouvent aujourd'hui une place de choix, notamment la très prenante Kind Of Man ou Fakest Bitch, proposée dans une sublime version acoustique par les trois membres du groupe réunis au centre de la scène. A leurs côtés, les délicates Big Picture ou Nightcall, reprise de Kavinsky, sont présentées avec beaucoup de raffinement, tandis que Wasting My Young Years constitue l'un des temps forts de la soirée, tout comme le très rythmé Baby It's You avant le final Metal & Dust aux accents trip-hop. Une soirée achevée après un peu moins de quatre-vingt dix minutes avec un rappel réunissant Strong, et l'excellent Lose Your Head étiré en une version dancefloor jubilatoire via le remix de CamelPhat.

Un concert indéniablement réussi, et une preuve supplémentaire, si cela était encore nécessaire, que le succès de London Grammar en France n'a rien d'une hasard à en voire l'implication des trois membres du groupe tout au long de cette soirée.
setlist
    LAUREN MAYBERRY
    Crocodile Tears
    Change Shapes
    Are You Awake?
    Mantra
    Something In The Air
    Shame
    Sorry, Etc.

    LONDON GRAMMAR
    Hey Now
    Californian Soil
    Kind of Man
    Big Picture
    Nightcall (Kavinsky cover)
    Lord It's A Feeling
    House
    How Does It Feel
    Hell To The Liars
    Fakest Bitch
    Baby It's You
    You And I
    Wasting My Young Years
    Metal & Dust
    ---
    Strong
    Lose Your Head
photos du concert
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