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Yard Act

Paris, Zénith - 20 novembre 2025

Live-report par Laetitia Mavrel

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Le marathon des concerts de fin d'année se poursuit. Ce soir, le gros des troupes indés parisiennes se partagera entre une salle Pleyel pas très pleine pour le retour de The Rapture, et le Zénith, celui-ci bâché sur son dernier quart mais dès lors plein à craquer pour se réchauffer au son de The Hives. Nos amis suédois reviennent à Paris toujours aussi fous, exaltés, menés par le roi auto-proclamé Howlin' Pelle Almqvist, et dont les costumes sont dorénavant équipés de leurs propres néons. Un spectacle de haute-volée comme toujours avec eux, mais ces derniers ne voulant pas se faire naturaliser citoyens de sa majesté le Roi Charles III, nous en resteront là pour narrer leurs aventures.

Mais nos vikings préférés en ayant profité pour ramener dans leurs malles de fidèles clients de Sound Of Violence, le rendez-vous était immanquable. Ce soir, en seconde première partie de The Hives, reviennent pour notre plus grand plaisir Yard Act, qu'on ne présente plus dans ces colonnes tant ils en sont devenus des habitués. Yard Act, pour celles et ceux qui débarqueraient fraichement dans la place, est le groupe le plus excitant que la ville de Leeds ait fourni depuis la lointaine époque où Kaiser Chiefs faisaient autre chose que du potage instantané. Yard Act, nous les suivons sans relâche depuis cette première édition post COVID-19 des soirées Avant-Garde du Pitchfork Music Festival, il y exactement, au jour près, quatre ans. Quatre années depuis la première des Anglais à Paris, où nous avions saisi l'occasion de les rencontrer dans un bar pour une interview pré-concert très ouverte car sans avoir la moindre idée de qui il s'agissait pour votre dévouée choniqueuse. Les pintes étant connues pour briser la glace, nous en sommes sortis bras dessus bras dessous avec la promesse de demeurer « best friends forever », à la condition que les quatre musiciens nous servent des disques de qualité.


Chose promise, chose due, en plus des deux albums que le groupe a sorti depuis 2022, nous n'avons donc jamais raté un des concerts parisiens de la formation, en rajoutant en prime de nombreux festivals dans l'Hexagone et quelques concerts en mode baluchon au Royaume Uni. Nous ne pouvions donc pas louper Yard Act, alors en pleine phase de transition vers leur troisième album à venir, et en invités d'honneur de The Hives, dont le degré de folie ne peut que plaire au tempérament de feu de leur leader à lunettes et depuis quelque temps, à moustache, James Smith.

Montant sur scène derrière un groupe californien qui peut concourir pour le prix du plus mauvais tribute band des Hives, c'est face à un Zénith qui se remplit petit à petit que Yard Act apparaissent. Point de choristes ni de cinquième membre au clavier et au saxophone, c'est en formation d'origine que James Smith, Ryan Needham, Sam Shjipstone et Jay Russel ont comme mission de mettre l'ambiance afin de préparer au mieux l'arrivée de sa majesté Pelle. Ayant vu Yard Act évoluer depuis quatre ans de mini clubs à salles de concerts conséquentes, on connait donc l'énorme capacité d'adaptation de ces warriors qui doivent se rapprocher dangereusement du demi-millier de concerts. Devant une poignée de curieux, alors engoncés dans un coin comme cela était le cas au Supersonic Records le 20 novembre 2021 ou face à une foule de plusieurs milliers de spectateurs comme ce soir, James Smith se donne toujours à fond. Ce dernier en rajoute même une couche car le défi de convaincre cet auditoire coute que coute passe au-delà de toute appréhension.


Nous avons droit à une grosse demi-heure du meilleur de Yard Act, soit une sélection très punchy de l'EP Dark Days, et des albums The Overload et de Where's My Utopia?, avec en prime trois inédits qui nous prouvent que le groupe est en plein travail pour le tant attendu comme tant redouté troisième album. On découvre ce soir Tall Tales en ouverture du set, suivi plus loin de Thrill Of The Chase et New Beginnings, nouveautés semblant annoncer un autre tournant musical pour les intrépides Loiners (habitants de Leeds, on vous l'a déjà dit !), le dernier d'entre eux nous évoquant à la première écoute un côté ska à la Specials. Ça continue donc de groover chez Yard Act, notamment grâce à la ligne de basse toujours très imposante de Ryan Needham, et nous apprécions tout particulièrement ce soir l'énergie que met Jay Russel aux fûts, décuplant ainsi la cadence, notamment sur The Overload et We Make Hits, hissés depuis lors au rang de meilleurs singles du groupe.

Sam Shijpstone n'est pas en reste, toujours très expressif quand il manie sa guitare, mais ce soir, c'est véritablement James Smith qui va s'offrir totalement au public, auquel d'ailleurs il hurlera que son âme lui appartient, car dévoué à la cause qui est la sienne : faire danser, bouger, sauter et transpirer tout le bon peuple de Paris. James ne cessera lui-même de bondir, se tortiller, finira comme il est de coutume à terre, s'amusera avec l'avancée réservée au set à venir de The Hives pour aller littéralement chercher ces spectateurs dont bon nombre ne le connaisse pas encore. Entre Dark Days, Dead Horse, Petroleum et le final ultra funky sur Trapper's Pelt, Yard Act nous offrent un condensé de leurs univers où rock et groove se côtoient allègrement.

On devine un retour à un son plus brut avec ces trois inédits, et nous attendons donc maintenant, comme nous l'annonce James, le retour de Yard Act en 2026, dans une salle certes moins grande que le Zénith mais qui leur sera entièrement acquise. Et peut être un jour, ces derniers mèneront la danse en tête d'affiche au parc de la Villette. Une chose est certaine, nous serons encore là pour en témoigner.
setlist
    TALL TALES
    DEAD HORSE
    DREAM JOB
    LAND OF THE BLIND
    PETROLEUM
    DARK DAYS
    THRILL OF THE CHASE
    WE MAKE HITS
    THE OVERLOAD
    NEW BEGINNINGS
    TRAPPER'S PELTS
photos du concert
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