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Yard Act

Paris, Trabendo - 11 juin 2022

Live-report par Laetitia Mavrel

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Sept longs mois se sont écoulés depuis la découverte sur scène de Yard Act lors des soirées Avant-Garde du Pitchfork Music Festival à Paris, dans le petit coin de scène stylé du Supersonic Records. La bonne grosse poignée de spectateurs présente a alors eu la chance de voir en live un des groupes les plus prometteurs de 2022. Yard Act sont depuis lors en tournée, ayant sans relâche parcouru toute l'Europe et les Etats-Unis, présentant ainsi leur détonnant premier album The Overload et raflant un beau succès d'estime ainsi que des fans à la pelle, preuve en est le stand merch qui se vide à chacune de ses prestations et les multiples éditions de leur premier LP en vinyle.

L'esprit caustique et acerbe de James Smith, leader au look de prof de maths et à l'imperméable de Colombo fait mouche, tout comme son charisme sur scène, ce dernier s'exprimant autant par ses textes que par sa gestuelle particulière. L'anglais donne tout son relief à des titres qui sont, déjà sur disque, des petites perles. Le nouveau rendez-vous parisien initialement prévu en février à la Boule Noire ayant été finalement déplacé au Trabendo pour cause de succès, l'attente était alors bien forte.


Entre les deux, une tournée qui n'a pas cessé. Probablement adepte de l'adage « il faut battre le fer tant qu'il est chaud », le groupe a en sept mois parcouru le Royaume-Uni, l'Europe et les États-Unis de l'ouest à l'est sans pause, ce qui lui a permis d'accroitre son rayonnement médiatique, à grand renfort d'interviews presse, radio et surtout d'apparitions télévisées, jusqu'à obtenir les faveurs de Jimmy Fallon sur la très grande NBC, à l'instar de Fontaines D.C. avant eux.

Nous retrouvons avec beaucoup d'excitation le quatuor de Leeds et nous étonnons premièrement que la salle parisienne ne soit pas complète. Cela ne pose cependant aucun problème à James Smith qui, engoncé dans son éternel trench-coat (le noir, cette fois-ci), précise que le groupe était fort impatient de revenir à Paris et qu'ils sont les premiers à finalement être ravis de ce changement de salle. Sous un lightshow brumeux voire opaque qui passe du rouge brulant au bleu électrique, le rythme du concert est à l'image de la verve de son frontman : les titres défilent avec une énergie quasi coup de poing, tels des uppercuts aussi brefs que destructeurs.

James Smith occupe l'intégralité de la scène, harangue les premiers rangs, semble envouté lorsqu'il se lance dans ce qui ressemble peu ou prou à une « dance du robot » ou finit complétement étalé par terre, comme à bout de souffle.


Les autres membres du groupe sont évidements éclipsés, pourtant les jeux de Sam Shjipstone à la guitare et Jay Russel à la batterie n'ont rien à envier à la fougue de leur chanteur. La ligne de basse domine sur la majorité des titres et est toujours tenue par Ryan Needham, dont la discrète présence tout au long du set offre un sacré contraste avec James Smith.

Les petits bijoux que sont The Overload, PayDay, Rich ou les groovy Dead Horse et Land Of The Blind sont évidement présents. Seul bémol, l'enchaînement plus que rapide et la brièveté du set (onze chansons pour 55 minutes tout rond) laissent un goût d'inachevé. On ne peut néanmoins reprocher au groupe de vouloir être le plus présent possible pour ses nombreux fans dans cette tournée marathon, et sa grande fidélité à ces derniers est authentique.

Yard Act est de toute évidence un groupe à écouter/voir absolument sur scène, et on espère que le repos des guerriers arrivera enfin pour, de façon un peu égoïste, les inciter par la suite à reprendre le chemin des studios, tant nous sommes avides d'avoir la suite sur disque.
setlist
    The Incident
    Dark Days
    Witness (Can I Get An A?)
    Pour Another
    Rich
    The Overload
    Tall Popies
    Payday
    Dead Horses
    Land Of The Blind
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    Fixer Upper
photos du concert
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