Muse

« Mais quelle tuerie », « Enorme ce concert », « Trop fort Muse »... A en écouter les nombreux superlatifs employés durant plus d'une heure ce mardi 24 juillet, le concert donné par Muse au Paléo Festival de Nyon avait tout d'une des plus grandes réussites scéniques de l'été. Un enthousiasme peu objectif qui ne saurait cacher des lacunes de plus en plus évidentes aux yeux d'une proportion croissante des fans, anciens ou récents, hardcore ou occasionnels, du trio du Devon.

Souvent critiqué pour sa grandiloquence lyrique et mélodique, le groupe n'a eu de cesse de suivre une pente savonneuse depuis la sortie de l'album Black Holes And Revelations, allant jusqu'à proposer à l'heure actuelle un show visuel taillé pour les stades tout aussi impressionnant qu'il peut paraître encombrant à la longue. Certes les jeux de lumières sont parfois sublimes, les ballons tombant du ciel divertissants, mais l'utilisation de nombreux écrans géants disposés aux quatre coins de la scène laisse à désirer, notamment lorsque des vidéos d'un goût douteux (carnaval durant Invincible, chorégraphies robotiques pendant Supermassive Black Hole, vie des abeilles en accompagnement de Feeling Good...) prennent le pas sur l'aspect humain.
Les trois musiciens, dont la cohésion s'étiole mois après mois, paraissent ainsi apathiques et réduisent la communication et l'interaction avec leur public au strict minimum. Si Matthew Bellamy attire les regards et multiplie les poses de guitar hero tout en usant et abusant de ses pédales d'effets, Dominic Howard assume son rôle avec sérieux derrière les fûts tandis que Chris Wolstenholme et sa moustache d'acteur de film pornographique des années 70 semble en retrait.
Si le public se déchaîne sans retenue alors que les titres s'égrainent, la setlist demeure malgré tout décevante et sans la moindre surprise. A l'exception du toujours appréciable Sunburn, l'album Showbiz étant écarté au profit de nombreux titres des récents opus du groupe, alors que Origin Of Symmetry se voit honoré par les présences de New Born ou Plug In Baby. Même si la version de Knights Of Cydonia proposée d'emblée se révèle dantesque, tout comme un puissant Supermassive Black Hole, certains titres à l'image de Map Of The Problematique, Invincible, Starlight ou encore Take A Bow paraissent vite décevants et répétitifs.

Pour reprendre un proverbe désormais entré dans les mœurs : « Muse, c’était mieux avant ».