Infadels
Fangs

Infadels est incontestablement de ces groupes qui prennent toute leur ampleur en concert. Et la première chanson, Circus Of The Mad, prend d'emblée l'allure d'une note d'intention; d'ailleurs, le groupe s'est amusé à recruter des clowns (masqués, torses nus et capes à paillette) parmi leurs fans pour venir mettre un peu d'ambiance sur scène (les vidéos de la performance, répétée à chaque concert de la tournée, seront bientôt mises en ligne sur leur site). Et la sauce prend, malgré un Nouveau Casino un peu dépeuplé: c'est que le chanteur est un sacré chauffeur de salle, et ils ont même quelqu'un dans le groupe qui sert juste à faire des démonstrations de pogos. Ah non, il fait les claviers aussi en même temps.

Bref, l'excitation est entretenue d'un bout à l'autre et les tubes bien calibrés comme Love Like Semtex ou Free Things For Poor People y sont pour quelque chose. Les bref silences savamment placés dans Murder That Sound tiennent le public en haleine, et il y a partout matière à pogoter dans tous les sens, ce qui fait du bien après les très ennuyeux Headlights. On termine par une excellente reprise de Sweet Dreams,tube interplanétaire d'Eurythmics. "Everybody's looking for Paris", conclut le chanteur dans un élan d'amour pour son public, qui il est vrai n'a pas démérité.

Un concentré d'énergie et de fête, donc, pour ce cirque bien divertissant.

Un petit mot sur Fangs, qui les précédait sur scène. S'ils sont lookés comme des punks très London hype (des punks clean et branchouilles, quoi), ils font définitivement du post-punk bien puissant, mais un peu fake sur les bords tellement tout est mise en scène: à force de travailler leur attitude ils finissent par faire jeune rebelle des beaux quartiers, et nous on se dit que tout fout le camp. Mais là encore, ce sont des bêtes de scène qui portent leurs titres avec un minimum de convition, et on ne fera pas la fine bouche.