logo SOV

Esser

Paris, Nouveau Casino - 25 novembre 2008

Live-report par Hybu

Bookmark and Share
La Custom du mois accueillait une affiche hétéroclite en ce mardi soir entre Hip Hop, electronique et pop au sens large. Le principal attrait du jour était la venue de la petit bête qui monte, le jeune Ben Esser, accompagné de son groupe, pour la deuxième fois en France.

Pour débuter, Debruit déconstruit et recompose ses instrumentaux hip hop digitaux rempli de bleep et de blop, de basses charnelles, et de beats hoquetés, dansant sous sa casquette derrière son laptop. Le son est original et intéressant, manifestement il plait aux quelques pèlerins venus tôt dans le club de la rue Oberkampf ce soir. Bien sûr, le beatmaker souffre du live sur ordinateur, jamais évident en première partie de soirée, sans chanteur, sans instrument ou sans être une bête du dancefloor, un bon software avec quelques contrôleurs ne suffisent pas à en faire un bon spectacle. Dans un autre contexte, plus tard dans la nuit, la musique de Debruit aurait fait merveille pour lancer une soirée clubbing.

Les invités exotiques du soir ont vite pris le relais, Dear Reader viennent d'Afrique du Sud, pas courant n'est-ce pas ? Le trio est emmené par une jeune fille qui accompagne de sa jolie voix des chansons pop qui chatouillent le folk mais dont les orteils baignent dans la variété. Le concert est plutôt décevant, car malgré toute la sympathie qu'inspire le groupe charmant et communiquant chaleureusement, leurs chansons sont un peu trop sirupeuses.

Esser est l'homme que nous attendions. La salle n'est décidément pas très remplie ce soir, sans doute la soirée souffre-t-elle de la concurrence de l'adieu de Carlos et ses Dirty Pretty Things à ses admirateurs ou d'une affiche trop pointue. Peut importe, le groupe du jeune songwritter anglais semble content d'être là. Avec son look de skinhead, il partage avec ses ancêtres mods ou two tone, le goût du mélange des musiques noires (dub, ska, hip hop) et blanches (indie rock, electro pop) issues du bouillon culture londonien. Le concert navigue dans ses eaux avec une configuration plutôt orientée rock, ce qui n'est pas pour déplaire. Le spectacle est bon, il joue avec le public, monte sur la grosse caisse, fait claquer les samples de sirènes dignes d'une soirée dancehall. Au passage, il oublie parfois de chanter, mais qu'importe, c'est plus drôle ainsi. Malheureusement, seulement 7 morceaux sont envoyés en 25-30 minutes, les singles : I Love You très convaincant, Satisfied dont le rendu est décevant puisque toute l'instrumentale n'est pas rejouée et est en partie diffusée sur bande, un super Headlock joué en dernier et quatre autres très bonnes compositions : Lets Work It Out (rien à voir avec la chanson des Beatles), le quasi-punk Long Arms et deux inconnues au bataillon. Admettons qu'avec une carrière aussi récente, ce n'est pas vraiment une surprise mais vu la qualité du set, le public qui ne s'y trompe pas danse allègrement, ne chipotons pas !

Thieves Like Us joueront ensuite, mais je ne me m'attarde pas, ayant un mauvais souvenir d'un de leurs concerts à la Flèche d'Or.

A l'image de l'affiche, cette soirée fut curieuse mais elle a au moins pu confirmer tout le bien que nous pensons d'Esser. Gageons que nous le reverrons prochainement devant un public plus nombreux, il sera à n'en pas douter l'une des très bonnes surprise des prochaines Transmusicales.