I Am Kloot

Le label-tourneur Minimum, présentait la seconde édition de son festival avec une première soirée éclectique, portée par les mancuniens de I Am Kloot. Plus que des retrouvailles, une ode à la batterie et à la guitare sur amplis. Revigorant, et voici comment :

22 heures 30, rue Boyer. Le public qui s'amasse devant I Am Kloot revient de loin. Les deux premières parties, Arlt et Joséphine Foster, aux antipodes de l'univers rock des mancuniens, ont emmené le public dans leurs contrées acoustico-lyriques, là où les français FM et Revolver passeraient presque pour des punks sulfureux et agités. Les conversations s'animent au bar sur le ton de la plaisanterie, et autant le dire, certains parient sans peine quelques pintes, contre 5 ou 10 minutes passées en salle à l'écoute de l'une ou l'autre des premières parties....

Ainsi lorsque Andy Hargreaves prend place derrière sa batterie, accompagné de ses acolytes, l'accueil est triomphal. Le leader John Bramwell salue chaleureusement la foule survoltée et embraye sur One Man Brawl et sa gouaille Zeppeline... Plein de petites têtes se secouent en rythme, tel un acquiescement général, tandis que les bords de la salle se remplissent à vue d'oeil par les piliers de comptoir en retard. John remercie la foule et retente un « salouuu » à l'accent désespérément anglais. « Doesn't matter » ! Comme s'écrie un admirateur lorsque le chanteur s'excuse pour son « mauvais français ». Le tempo boogie de Twist se fait entendre sous l'approbation des fans. I Am Kloot, c'est du rock mais aussi une intonation folk qui laisse la place au storytelling d'Adam Green, Badly Drawn Boy ou David Grey. Le capital sympathie du frontman invite chacun à se laisser entraîné dans ces histoires de cigarettes, d'alcool et de filles perdues qui tiennent tant à Bramwell. Soudain, le groupe introduit une invitée très particulière...Il s'agit de la boule à facettes de la Maroquinerie. Celle-ci tournera sous les projecteurs pendant l'excellent Here For The World issu de l'album éponyme, I Am Kloot. Sous le charme, le public applaudira le reste du gig, joué avec émotion et tripes toutes sorties.

La fin du concert, dans une ambiance intimiste verra John Bramwell joué seul avec sa guitare sèche, quelques titres tels que Hey Little Bird ou Proof, remerciant à chaque syllabe le public français de lui avoir fait une petite place dans sa galerie d'imagerie northern rock.