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Placebo
The Jim Jones Revue

Paris, Olympia - 8 juin 2009

Live-report par Fab

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Un peu plus d'un après sa dernière édition, la Musicale de Canal+ repartait en tournée ces dernières semaines pour proposer un plateau de choix dans trois villes de France. Si Placebo constituaient bien évidemment l'évidente tête d'affiche, Ghinzu, The Jim Jones Revue et Kap Bambino avaient tous, dans leurs styles respectifs, les arguments nécessaires pour se faire remarquer par le difficile public parisien.

De difficulté il est ainsi question dès 18h45, heure choisie pour lancer Kap Bambino face à une salle encore vide. La difficulté pour le groupe de faire face à une maigre audience et la difficulté pour nous de ne pas sombrer corps et âme face à la médiocrité du duo bruitiste jusqu'au bout des ongles. Une demi-heure durant, les deux bordelais agressent les oreilles du public à coup de beats effrénés et de sons électroniques brouillons tandis que la moitié féminine de la formation, Caroline Martial, déploie une énergie vocale et motrice sans retenue. Linéaire et d'un intérêt discutable, la prestation de Kap Bambino est à oublier.

L'arrivée quelques minutes plus tard de The Jim Jones Revue donne ainsi le véritable coup d'envoi de la soirée. Peu attendus à en voir l'absence de réaction de la salle lors des premiers titres joués, les cinq anglais parviennent au fil des minutes à imposer leur style et prouver que leurs excellentes aptitudes scéniques se couplent à merveille avec le charisme de leur leader. Certes la musique rétro des londoniens n'est pas des plus originales mais nous ramène avec brio quelques décennies en arrière, à un croisement entre les Rolling Stones et Buddy Holly avec une pointe de Jon Spencer Blues Explosion.
Les titres joués, majoritairement tirés de leur album Rock'n'Roll Psychosis, tendent ainsi à mettre en valeur un son blues électrique sur lequel viennent se greffer les notes de piano lancées par un Elliot Mortimer survolté. Habité et toujours prompt à inciter le public à pousser des "yeahhhh" rageurs, Jim Jones est à l'évidence le guide et l'âme du groupe, attirant à lui seuls les regards et catalysant l'énergie de ses troupes lors de chaque occasion. Avec un retour en France annoncé pour octobre, il ne fait nul doute que The Jim Jones Revue aura à cette occasion les honneurs de se produire en tête d'affiche.

C'est ainsi avec l'arrivée de Ghinzu que les premiers signes d'une réelle satisfaction du public se font percevoir. Quelques semaines après avoir conquis le Bataclan, et avant une prochaine date dans la salle du Zénith, les cinq belges proposent durant près de quarante cinq minutes un set réussi principalement articulé autour des titres de l'album Mirror Mirror. Parmi ceux-ci, Cold Love ou le titre éponyme font d'ores et déjà figures de classiques chaleureusement acclamés par les nombreux fans ayant fait le déplacement.
Quelque peu pénalisé par une qualité acoustique désastreuse et brouillonne, le groupe parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu avec ses compositions les plus progressives, quand bien même l'excellente Do You Read Me? est une fois encore celle la plus attendue et soutenue à grands renforts d'applaudissements. Une prestation rapide et efficace pour le groupe qui n'aura malgré tout jamais réellement réussi à prendre ses marques et trouver son rythme de croisière.

Après de longues minutes d'attente, la montée sur scène de Placebo ressemble fort à une ovation de la salle dont la majorité des acteurs sont bel et bien là pour accueillir Brian Molko et son groupe. Un groupe élargi numériquement par trois membres supplémentaires alternant entre claviers, violon, basse et guitare alors que Steve Forrest, nouveau venu derrière les fûts, se fait rapidement remarquer par un jeu des plus énergiques. Un nouveau line-up ainsi accompagné de nouveaux arrangements pour la plupart des classiques du groupe avec une réussite inégale tant l'entremêlement des instruments s'accompagne par une perte de fluidité et une grandiloquence inutile.
La principale satisfaction de ce cru 2009 de Placebo est sans doute de retrouver un groupe appliqué et heureux de faire face à ses fans, notamment lors de la présentation de nombreuses chansons extraites de l'album Battle For The Sun, et ce même si certaines d'entre elles laissent transparaître quelques faiblesses ou fautes de goûts déjà perçues sur disque.

Peut-être qu'avec plus de simplicité et en se refusant à la surenchère musicale, le groupe saura reconquérir les nombreux déçus ces dernières années. !