En première partie de Patrick Wolf au Nouveau Casino ce soir, le duo suédois
The Deer Tracks, dont le concept semble être d'utiliser des instruments aux sonorités intéressantes (scie musicale, xylophone, clarinette...) pour en faire des choses inintéressantes. Ils feraient mieux de s'en tenir à la programmation de leur synthétiseur et boîte à rythmes, dont ils arrivent à tirer des ambiances oniriques jamais glaciales, mais qui manquent cruellement de charme.

Du charme, Patrick Wolf en a justement à revendre. Dès les premières notes de
Who Will, le public est conquis et lui mangera dans la main toute la soirée. Au delà de ses costumes extravagants, Patrick Wolf est un personnage attachant, qui peut passer d'un violon à une Flying V, d'une voix délicate à une voix profonde, d'une ballade intimiste (
Pigeon Song) à un tube disco imparable (
The Magic Position) en un clin d'oeil et avec une facilité déconcertante.
Tout au long de ce set, comprenant principalement des chansons de son dernier opus
The Bachelor, le Nouveau Casino passe du rire aux larmes régulièrement, au rythme des élucubrations du Londonien, visiblement ému de jouer à Paris, ville importante pour lui au point de lui consacrer une chanson (
Paris).
Bizarrement, ce qui retient le plus l'attention, ce ne sont pas les changements de costumes, pourtant spectaculaires, mais bien la complicité qui unit le jeune homme au public parisien; il confessera d'ailleurs sa passion pour Charles Trénet et Maurice Chevalier, héritée de sa mère. Après deux rappels, le spectacle se termine avec
Kriegspiel/Vulture, un final épique et énergisant, qui laisse un Nouveau Casino pantois d'admiration repartir heureux malgré la pluie.
