Oasis enfin à la retraite, la formation des Midlands peut souffler et prendre dignement la place de meilleur groupe de britpop, comme en témoigne son dernier concert parisien donné à l'aube de ce week-end.
La salle trépigne et acclame l'arrivée du groupe. Il est 21h, le Bataclan et sa fosse très britannique font des bonds au premiers accords de Julie & the Moth Man, la face B du nouveau single Underdog, jouée juste après par le groupe. Tom Meighan, le chanteur, affiche un nouveau look avec cheveux bien courts et grand imperméable en cuir noir. Il salue généreusement la foule à coups de grands signes et de « bonsoir Paris » et encourage chacun à lever les bras et s'agiter au maximum sur Where Did All The Love Go?. Un slameur passe au dessus de nos têtes... L'ambiance de ce concert est survoltée.
L'équipe Meighan/Pizzorno fonctionne toujours aussi bien et atteint son paroxysme avec le célèbre Shoot The Runner. Le leader demande à la foule de se démener et de chanter. Très réceptive, la sale s'exécute, récoltant les remerciements de Tom. Le son de Kasabian est d'une puissance extraordinaire sublimant chaque morceau, chaque accord. West Ryder Silver Bullet et ses allures de bande originale de western nous emmène dans de grands espaces psychédéliques où seuls quelques groupes auraient l'audace d'aller. A peine le temps d'applaudir que Empire et son rythme weezerien envoient une montée d'adrénaline à l'ensemble de la salle qui sautille durant plus de trois minutes à n'en plus finir. Tom Meighan, ravi de l'accueil du morceau conclue en ces termes : « merci beaucoup Paris ! ».
Take Aim, issu du dernier album et sa rythmique enivrante emmenée par Sergio Pizzorno apporte un vent de spiritualité mystique dans la salle, très vite rattrapé par l'énergie pétaradante d'un Fire à la basse dégoulinante et d'un Fast Fuse dans le plus pur style kasabien qui soit. Conclue par un Club Foot qui rappelle les émois du premier album, la formation quitte la scène sous les acclamations d'un public qui ne semble pourtant pas avoir dit son dernier mot.
Kasabian ne résistera pas à l'envie de revenir pour trois titres. L'excellent Vlad The Impaler et son phrasé hip-hop met la salle sans dessus dessous, tandis que l'inégalable L.S.F. conclut le concert dans l'apothéose, Meighan ordonnant aux musiciens de cesser de jouer pour entendre Paris chanter...