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Morrissey

Paris, Zénith - 12 novembre 2009

Live-report par Laurie

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La voix la plus charismatique d'Angleterre était à Paris jeudi dernier, « enlaçant » comme dans sa chanson toute une capitale ébahie et conquise.

Les rumeurs allaient bon train. Le Moz serait-il capable d'assurer la suite de sa tournée ? Éprouvé ces dernières semaines, tout d'abord à Swindon, le 24 octobre par un malaise survenu au tout début de son concert, puis victime de hooliganisme chevronné à Liverpool le 7 novembre, pour cause de bouteille volante, Morrissey a fait frémir ses fans... La France, si chère au petit coeur fragile du Moz, se devait donc de faire table rase du passé et de faire oublier au chanteur tous ces mauvais souvenirs par un accueil chaleureux et passionné.
Introduit par les pétulants Doll & The Kicks, un quatuor emmené par une fille à la voix aussi sexy que gouailleuse, comme si Kate Bush embrassait Karen O le show démarre avec une forme de douce incorrection rock. S'en suit une longue attente très vite rompue par les premiers accords de This Charming Man. Le Moz, allure princière et regard arrogant, embrase ainsi en quatre minutes la salle qui bien que pleine aux trois quarts seulement, démontre une énergie et une reconnaissance fusionnelle envers son maître. Le set sort le tapis de roses rouges aux titres du dernier album Years Of Refusal avec des titres comme le tout en guitare Black Cloud et le magnifique I'm Throwing My Arms Around Paris, incontournable ce soir. Moment magique et plein de souvenirs, Cimetry Gates des Smiths issu de l'album The Queen Is Dead, celui avec la fameuse photo de Delon...

Morrissey aime son public parisien et ça se voit ! Régulièrement il tend le micro auprès des fans qui tout en retenue lui déclare son amour « Morrissey it's good to see you, we love you ! » déclame l'un d'entre eux. Le très Smiths One Day Goodbye Will Be Farewell lui emboite le pas, talonné par The Loop. Soudain, on pense à Marianne Faithfull, à Rufus Wainwright ; on comprend mieux ce que signifie le songwriting, la classe, la nonchalance, cette ambivalence subtile qui tangue entre punk et dandysme. Le concert se poursuit et la chemise humide du Moz se déboutonne inlassablement avec une fulgurance qui excite les premiers rangs à l'affût d'une parcelle de peau à découvrir...
Le célèbre Irish Blood, English Heart fait danser les gradins et on se dit que même si Johnny Marr n'est plus aux côtés de Morrisey depuis longtemps, les guitares vénéneuses ont toujours leur place dans les chansons de l'homme. Une énergie et une force impressionnante se dégagent en pleine osmose avec la carrure impressionnante du Moz, au torse de plus en plus bombé au fil des ans. Détour par Swords et le titre Don't Make Fun of Daddy's Voice et le concert s'achève sur I'm Ok By Myself, tel une signature finale.

Le regard haut placé, le Moz quitte un court instant la scène accompagné de ses musiciens sous les acclamations d'un public qui en redemande. Ce sera chose faite avec un rappel d'un titre seulement, Something is Squeezing My Skull, que Morrissey terminera en arrachant intégralement sa chemise telle une diva au bord de la crise d'hystérie. Bref signe de la main, et le Moz part sans se soucier du ridicule provoqué par cet acte bien qu'habituel chez lui, sous le regard aussi bien amusé qu' épaté de la foule.

Une seule chose est sûre, Morrissey est en forme... dans tous les sens du terme.
setlist
    This Charming Man
    Black Cloud
    When Last I Spoke To Carol
    Is It Really So Strange?
    I'm Throwing My Arms Around Paris
    Ganglord
    Cemetry Gates
    One Day Goodbye Will Be Farewell
    The Loop
    Teenage Dad On The Estate
    Death At One's Elbow
    Irish Blood, English Heart
    The World Is Full Of Crashing Bores
    Why Don't You Find Out For Yourself?
    Ask
    Don't Make Fun Of Daddy's Voice
    How Soon Is Now?
    I'm OK By Myself
    --------
    Something Is Squeezing My Skull
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