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Rolo Tomassi

Paris, Boule Noire - 30 mars 2010

Live-report par Ludovic

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Après les avoir ratés au dernier festival de Dour, où leur prestation avait marqué les esprits, une séance de rattrapage m'est offerte pour juger de la qualité scénique de Rolo Tomassi. Les cinq jeunes anglais viennent à la Boule Noire, afin de nous présenter leur deuxième album, Cosmology, dont la sortie est prévue pour le mois de mai. Aussi étonnant que cela puisse paraître, et ce malgré leur statut de tête d'affiche, ils passeront en deuxième position, laissant la clôture de la soirée aux américains tarés de Trash Talk.

La première partie est quant à elle réservée à une jeune formation britannique, Throats, laquelle nous martyrise les oreilles pendant quinze minutes avec une bouillie sonore à mi-chemin entre le punk et le grindcore. Rien à retenir de cette prestation, exceptés les décibels trop élevés et les cris essoufflés d'un chanteur sans aucun charisme.

Passée cette entrée en matière plus que dispensable, la salle se veut peu moins clairsemée pour accueillir Rolo Tomassi, et sa sublime chanteuse Eva Spence, qui émerveille d'emblée toute l'assemblée par sa beauté froide, mais tellement sensuelle. Impossible de se douter qu'un si petit gabarit soit capable quelques secondes plus tard de produire des sons aussi gutturaux et brutaux. Les Rolo Tomassi distillent en effet un mathcore expérimental totalement déstructuré, un peu à la manière d'un Dillinger Escape Plan. Ici, point de format linéaire couplet/refrain, mais des montées ambiantes aussitôt secouées par des passages beaucoup plus violents. Chaque titre utilise une structure totalement différente, mais faisant toujours la part belle aux gros riffs et aux hurlements de la belle.
Habituellement, leur son est beaucoup plus nuancé, mais ce soir les passages les plus doux ne sont pas assez mis en avant pour apporter la touche de mélodie nécessaire à leur set. Seul le synthé, très efficace sur leur titre phare I Love Turbulence, prouve la variété de leur musique. Hormis cette faiblesse, leur set se fait très professionnel, et chaque passage énervé possède suffisamment d'énergie pour nous transporter dans leur univers. Bien évidemment, Eva Spence joue un grande rôle dans la notoriété, mais aussi dans l'efficacité du combo. Elle sait s'y prendre pour captiver l'attention de l'audience, avec ses poses toutes plus lascives les unes que les autres, mais jamais empreintes de vulgarité. Malheureusement, son frère James, au chant et aux claviers, souffre de la comparaison par manque de charisme. Chacune de ses interventions tombe à plat et fait baisser l'ambiance, qui n'est déjà pas à son paroxysme, en témoigne son slam manqué d'une durée record de dix secondes.
Seul le guitariste Joe Nicholson arrive à éclipser par instant la belle Eva, par une technicité et une présence scénique efficaces, avec notamment un passage dynamisant dans la fosse.
Le set des angais se déroule en moins d'une heure et fait la part belle de manière équitable à leurs deux albums. Même si les nouveaux titres paraissent moins originaux, l'ensemble est appréciable et nous rassure sur l'évolution de ce groupe, que nous avons déjà hâte de revoir dans de meilleurs conditions, et pas uniquement pour leur chanteuse.

Nous ne pourrons malheureusement pas en dire autant du groupe suivant, Trash Talk, qui propose un set malsain qui n'a pour seul intérêt que la crétinerie de son chanteur, mais aussi de leur petite dizaine de fans qui auront su faire fuir le public en moins de deux minutes. A ce propos, félicitons notre photographe qui a su ramener son appareil en bon état malgré la volonté du leader du groupe de casser tout ce qui se trouvait à sa portée (pied de micro, retours, scène, fans...).
setlist
    Fofteen
    Unromance
    An Apology To The Universe
    Nine
    I Love Turbulence
    Kasia
    Sakia
    Jealous Bones
    French Motel
    Party Wounds
    Abraxas
photos du concert
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