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The Big Pink

Paris, La Machine du Moulin Rouge - 11 juin 2010

Live-report par Julien Soullière

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Il a fait chaud aujourd’hui, très chaud. La moiteur dans laquelle baigne mon appartement semble devenir plus pesante à mesure que les heures passent; affalé sur le canapé, un verre à la main, je me force à garder les yeux ouverts. Déjà parce que j’ai rendez-vous à la Machine du Moulin Rouge dans un peu moins d’une heure. Ensuite parce que, tout aussi laborieux que soit le spectacle, je n’ai pas subi le premier match des Bleus en Coupe du Monde pour lâcher prise si prêt de la fin. Pour peu qu’il se passe quelque chose dans les dernières minutes, ça serait vraiment trop bête…

Il est l’heure, enfin, plus tout à fait. J’ai fini par m’assoupir. D’un bond, je me lève, enfile mes chaussures et agrippe rageusement clés et portefeuille avant de passer le pas de la porte. Je descends les marches deux à deux pour rejoindre le métro au plus vite.
Sur le chemin, je décide de faire un crochet par la Cigale : les anglais de Supergrass s’y sont produits ce soir, et j’aimerai bien avoir quelques retours de la part du public. Quelques minutes, pas plus, pour comprendre que la prestation a été très appréciée. Satisfait, je peux continuer ma route.

Il est déjà 23h30 quand j’arrive devant les portes de la Machine du Moulin Rouge. Enfin, plutôt devant la foule amassée devant les portes; pas facile, en effet, de passer la horde de touristes venue assister à une des représentations du Moulin Rouge, et qui s’étale sur un pan non négligeable du trottoir. Une fois entré, et après un passage obligé au stand bar, je me dirige vers la scène et me laisse aller à la discussion. Il n’y a pas grand monde ce soir, et je ne me sens pas moins seul lorsque arrivent sur scène les membres de Ghost Society. Nouveau projet de la jolie Savery, également chanteuse de People Press Play, et de Bichi, de Blue Foundation, le combo danois a sorti un premier effort en début d’année qu’il est venu nous présenter ici, à Paris, l’espace de quelques titres.
Et c’est dans une ambiance typique de bal de fin d’année que leur set va plonger la salle une petite demi-heure durant; on imagine ces moments où les lumières se font douces et discrètes; où ne subsistent sur la piste de danse que de rares couples enlacés et à moitié endormis; où le groupe de rock du lycée, manquant d’énergie, ne semble plus qu’en mesure de proposer des titres slows. Sympa, mais pas la meilleure manière de me garder en éveil après le match de l’équipe de France.
Pour autant, soyons objectifs, les Danois ont des atouts certains. Les voix aériennes de Savery et Bichi tout d’abord, qui vous charment sans mal. Leurs compositions aussi, empreintes d’une belle mélancolie, et tout juste rehaussées, de temps à autre, par un jeu de percussions plus nerveux et une guitare électrique moins en retrait. Au final, on tient là le genre de chose à écouter un dimanche pluvieux ou à la suite d’une rupture sentimentale. C’est cliché, certes, mais pas si loin de la réalité.

Alors qu’ils étaient attendus à 00h30, c’est finalement une heure après celle prévue que The Big Pink font leur entrée sur scène. Je commence très sérieusement à fatiguer et ne peux donc qu’espérer un set suffisamment enlevé pour m’éviter la gêne de m’endormir en plein concert. Heureusement pour moi, les Londoniens sont en forme, et ce malgré leur prestation en première partie de Muse, donnée plus tôt dans la soirée. De Too Young To Love à Velvet, le combo réalise une entame de set parfaite, nerveuse et énergique à souhait. Je leur pardonne donc bien volontiers d’avoir perdu leur langue entre le Stade de France et la Machine.
Les choses se gâtent lorsqu’est joué Crystal Visions, la faute à une longue, trop longue montée en puissance. Avec du recul, si la prestation s'est avérée satisfaisante, bien que très courte, ces moments de crescendo étaient loin d’êtres les plus passionnants, ne créant pas l’effet escompté. Dans la salle, il y a plus de monde qu’en début de soirée, mais toujours pas de quoi sortir le champagne. Pour autant, le public est réceptif, et se laisse volontiers aller à quelques déhanchés frénétiques. Visiblement, certains sont plus en forme que je ne le suis.
Sans mal et sans motivation particulière, les anglais enchainent donc les titres, emmenant sans peine l’assistance là où ils le souhaitent. Leur prestation se termine par le tant attendu Dominos, qui en fera chanter plus d’un, moi compris.

The Big Pink aura réussi à me tenir éveillé, mais à peine ont-ils quitté la scène que je sens la fatigue me gagner à nouveau. Toutes mes amitiés à DJ Spoutnik et Vibrolux 4000, mais je n’ai plus la force de continuer la soirée. Il n’y a plus de métro à cette heure-ci, je me lance donc à la recherche d’un taxi. Une fois installé sur la banquette, je sens mes yeux se fermer. Bonne nuit.
setlist
    Too Young To Love
    At War With The Sun
    Velvet
    Crystal Visions
    Twilight
    Tonight
    Beautiful Nightmare (Beyoncé cover)
    Dominos
photos du concert
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