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Villagers

Paris, Maroquinerie - 29 juin 2010

Live-report par Jacqueline

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Deuxième passage ce soir à Paris pour l'irlandais Conor O'Brien, alias Villagers, toujours en tant que première partie, seul, juste accompagné de sa guitare. Au beau milieu du concert, il nous confiera que financièrement parlant, il ne peut pas se permettre de tourner avec son groupe au complet. Grand bien lui en fasse, ce petit bout d'homme de 1m60 à peine n'a pas besoin d'artifices ni de fioritures pour nous éblouir. Sa seule voix et sa guitare ont suffi ce soir.

Le concert démarre avec des Set The Tigers Free et Ship Of Promises timides et quelque peu hésitants, avant de se poursuivre avec le titre qui donne son nom à l'album : Becoming A Jackal. La voix de Conor se fait plus puissante sur ce morceau et l’on alors sent que le concert est bel bien lancé. La salle, éparse au début, se remplit peu à peu. Un silence quasi religieux règne, le public présent ce soir, que ce soit pour Villagers ou non, semble peu à peu séduit. Jamais auparavant je n'avais assisté à une première partie durant laquelle tout le public retient son souffle, reste silencieux, mais surtout écoute.
Pieces, la magnifique To Be Counted Among Men et 27 Strangers sont ensuite brillamment exécutées, avec cette assurance que Conor O'Brien a sur scène, et qui va crescendo, tout comme les applaudissements du public. On sent ce dernier conquis par les chansons mais aussi le charisme discret et tout en subtilité de Conor, lequel n'a aucune peine à occuper la scène et tenir toute la Maroquinerie en haleine à lui tout seul. Las de jouer ses propres chansons, nous avoue-t-il en plaisantant, il décide de nous interpréter un tube de Roy Orbison, Crying, auquel il enlève le côté 60s et le « folkise » à sa façon, tout en conservant l'émotion qu'inspirent les paroles. A l'image de cette imprévisible reprise, on ne sait en général pas ce que Conor peut nous réserver sur scène – il joue seul, sans filet et on peut l'imaginer très facilement reprendre Nick Drake ou Elvis si cela lui chante, au beau milieu d'un concert en solo.
Il y a beaucoup de spontanéité et de sincérité en cet artiste, à l'image de son album récemment sorti et de ses prestations scéniques. Il conclut le concert avec le magistral Home et ses déchirants « I dont want to take this trip alone cause I'll never reach my home» qu'il viendra nous interpréter a cappella au bord de la scène.

C'est à une ovation qu'aura droit Conor O'Brien à la fin de sa courte mais intense prestation. Le public en ressort touché et l'émotion est palpable : c'est tout simplement de la grâce qui émane de jeune artiste.