Alors que son second album, A Curious Thing, est sorti depuis six mois, Amy MacDonald débutait cette semaine sa tournée européenne au Zénith de Paris, accompagnée du dandy des Guillemots, Fyfe Dangerfield.
La salle n'est pas encore remplie quand, à 19h30,
Fyfe Dangerfield monte sur la scène du Zénith, dans un costume tiré à quatre épingles. C'est accompagné de deux charmantes violonistes que le dandy anglais propose quelques titres de son album solo,
Fly Yellow Moon, sorti en début d'année.
Tout commence en douceur avec
Livewire, délicatement interprétée à la guitare acoustique, la voix du jeune homme gravissant les notes avec légèreté. Les applaudissements secouent la salle et enchantent Fyfe, qui remercie chaleureusement le public, et en français s'il vous plait.
Une basse trop présente nous empêche d'apprécier à sa juste valeur le titre suivant,
Faster Than The Setting Sun, ce qui, heureusement, ne gâchera pas la suite du concert tant le spectacle est charmant et bien mené. On pense à Morrissey qui aurait rencontré Rufus Wainwright, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Entre clavier, violons et guitare sèche, Fyfe nous fait voyager entre ses diverses influences, passant de ballade comme Barricades à des morceaux aux accents électroniques (
So Brand New, Let's Start Again).
Le passage obligé de la reprise arrive, avec un morceau plein de douceur du célèbre Piano Man,
Billy Joel. C'est le touchant
She's Always A Woman que le chanteur des Guillemots choisit de nous interpréter ce soir, dans un quasi chuchotement et accompagné de sa seule guitare.
Les spectateurs, encore une fois, sont sous le charme du dandy, et c'est sous des applaudissements enthousiastes que Fyfe Dangerfield quitte la scène, après un dernier titre,
She Needs Me.

La salle s'est sensiblement remplie, et lorsque les musiciens d'Amy Macdonald jouent les premières notes de
An Ordinary Life, les cris retentissent. Les écrans s'allument, déversant flashs rouges et bleus dans la salle, s'accordant parfaitement avec la robe pailletée de la jeune écossaise, qui apparait enfin sur la scène du Zénith. Les mains se lèvent, le public acclamant déjà la jeune femme qui n'était pas venue à Paris depuis février dernier.
L'ambiance, aussi bien en salle que sur la scène, est au beau fixe, en témoignent les sourires des musiciens et leurs divers sauts, et, surtout, Amy nous déclarant son plaisir de venir à Paris, tant cette ville fait partie de ses préférées dans le monde. Elle promet de donner son maximum pour le concert et espère que le public prendra du plaisir ce soir.
A en voir les têtes s'agiter un peu partout dans la salle, on peut conclure que la jeune femme a déjà réussi son pari. Elle est en effet acclamée, notamment sur
Youth Of Today, alors que les lumières blanches apportent une touche quelque peu lugubre au Zénith. Les guitares lancinantes accompagnent la voix d'Amy, sombre et profonde. Les parisiens ont de la chance, car ce jeudi 4 novembre marque le début de la tournée européenne de la charmante Écossaise. Les spectateurs ont donc l'honneur de découvrir en avant-première la setlist de la tournée ainsi que la scénographie. Le public est invité à chanter et danser en rythme sur
Love Love, titre un brin country parfait pour s'amuser, selon une Amy toute sautillante sur ses grands talons.

La musicienne nous confie avoir passé une année incroyable, faite de rencontre, de participations à de beaux événements et surtout d'une collaboration avec Ray Davies, ex chanteur et guitariste de The Kinks. Cela lui a fait relativiser sur les rencontres qu'on peut faire, dans le milieu du showbiz, et réfléchir sur le phénomène « télé réalité », qu'elle juge tout bonnement indigeste et insupportable. La célébrité devrait être une question de talent uniquement, et pas liée à une couverture de tabloïd ou une participation à un show emplit de stupidité et de fausseté. C'est ainsi que la chanson
Footballer's Wife est introduite, alors que des images de stars disparues comme Marilyn Monroe ou encore James Dean, défilent sur les écrans. La mélancolie tombe sur le Zénith, pendant que des flammes de briquets font leur apparition ça et là.
Un autre titre dénonciateur suit quelques temps plus tard sous les traits de
This Pretty Face, se voulant anti-culte de la beauté et du superficiel. Amy craint par ailleurs ne plus pouvoir la jouer en live dès le lendemain, car elle sera en Suisse et que ce titre est inspiré de l'émission Miss Switzerland. Il serait en effet dommage de voir disparaître cette chanson aux sons légers parsemés de paroles un brin incisives et sarcastiques.

Dès les premiers accords de
Don’t Tell Me That It’s Over, single issu du dernier album de l'écossaise, plusieurs personnes descendent des gradins pour se mêler à la foule, dansant ainsi à leur aise. Les guitaristes encouragent le public à les accompagner en frappant dans leur main, faisant sourire Amy.
La jeune femme nous propose également des morceaux plus intimes, comme
I Got No Roots, écrite en tournée, ou son plus gros succès,
This Is The Life, traitant de sa vie d'étudiante, entre sorties, amis et famille. Le succès, qui dure depuis trois ans maintenant, semble impossible à s'arrêter, ce titre faisant en effet chanter et hurler le public parisien pendant de longues minutes. Amy est touchée et remercie ses fans d'être toujours aussi enthousiastes et de lui permettre de réaliser son rêve chaque jour : composer de la musique et faire des concerts.
Le concert approche à sa fin, mais les fans n'ont pas dit leur dernier mot. Les pieds frappent contre le sol et les cris fusent, encourageant la chanteuse et ses musiciens à continuer, encore et toujours, personne n'étant prêt à les laisser partir.
C'est seule avec sa guitare sèche qu'Amy remonte sur scène pour interpréter
Born To Run, titre original de Bruce Springsteen. Le silence religieux qui a duré tout le long de la chanson est rapidement suivi par des acclamations, arrachant un sourire radieux de l'écossaise. C'est en live que
Let's Start A Band prend de l'ampleur, avec un jeu de guitare plus énergique, la voix de la jeune femme s'envolant à travers la salle. Le public danse et applaudit avec force, saluant la magnifique performance d'Amy MacDonald ce soir, qui ne manque pas de dire que ce concert était le meilleur choix pour commencer sa tournée.
Il est 22h10 et les gens se pressent dehors pour retrouver le métro, encore sous le charme d'une artiste généreuse et touchante, qu'ils ont, pour beaucoup, vu grandir et s'épanouir en trois ans et deux albums. Petite jeune fille est devenue grande artiste.