Quand la Gaîté Lyrique a rouvert en grande pompe il y a deux mois, on imaginait avec peine ce que pourrait donner un concert de rock dans un musée, si « geek » et branché soit-il. Un établissement culturel parisien qui propose au menu un hot-dog végétal et parmi ses activités la Super Nintendo intrigue forcément. C’est donc avec une excitation dubitative que l’on franchit les multiples portes de l’édifice - un vrai labyrinthe.
Le Français
Rover assure ce soir la première partie de Noah And The Whale. Le chanteur au look de motard texan s’exprime dans un anglais parfait. Alternant cris plaintifs et rageurs, la voix rappelle celle de Jeff Buckley. La guitare et la basse, plutôt répétitives, déclinent une version instrumentale rock du générique de James Bond, avant de passer à un registre digne de celui des Kings Of Leon et d’Interpol.

Après une demi-heure de pause, les lumières s’éteignent à nouveau et une version classique (et presque aussi longue que l’originale !) de Bohemian Rhapsody envahit la salle. Les cinq musiciens de Noah And The Whale, en costume, commencent leur set sous des lumières rouges par l’ancien titre
Give A Little Love. Lorsque le tube du dernier album,
Tonight's The Kind Of Night débute, le public jusque-là un peu trop sage commence à remuer des épaules. Sur scène, les dandy-hipster arborent un style capillaire des plus étranges, dont on est prêt à parier qu’il deviendra bientôt le nouveau look indispensable.
Après un autre tube,
Life Is Life, le charismatique Charlie Fink annonce « the romantic part of the set » et entonne alors les premières notes de
The Line, avant les déchirants
I Have Nothing et
My Door Is Always Open. Après
Wild Thing, retour à des titres plus énergiques, avec notamment
Rocks And Daggers et
Shape Of My Heart, dans la salle baignée par la lumière d’une boule à facettes. Derrière les musiciens, un écran tente des jeux de lumière pas toujours en rythme ni justifiés. Après plus d’une heure de show, Noah and The Whale quittent la scène et reviennent pour un rappel festif. Le groupe fait danser un public conquis qui épelle à tue-tête le refrain de
L.I.F.E.G.O.E.S.O.N. avant de succomber à l’émouvant
5 Years Time.

Avec à leur actif trois albums en l’espace de seulement quatre ans, il semblerait que les Anglais se soient déjà imposés dans l’univers du folk-rock. D’autant que leur dernier opus,
Last Night On Earth est une vraie perle. On attend avec impatience le prochain concert, l’album tournant en boucle sur la platine...