Ce lundi soir, Guillemots venaient jouer dans l’intime Café de la danse, à Paris, une quinzaine de jours seulement après l’arrivée dans les bacs de
Walk The River, leur nouvel opus.
Ben Ricour, vissé sur son tabouret, assure ce soir la première partie. Chemise à carreaux sur le dos, à moitié déchaussé, celui qui souhaite offrir à son public « une situation, une scène de vie à travers une chanson » a l’air de se sentir chez lui, dans la salle aux murs de pierre. Après une demi-heure de set, il invite l’assemblée à chanter avec lui, en jouant des percussions sur sa guitare, dans des gesticulations incontrôlées.
Guillemots débarquent sur scène à 21h.
Walk The River, titre éponyme du dernier album du groupe, ouvre le concert. Fyfe Dangerfield chante religieusement dans son micro. La seule excentricité qu’il s’autorise est ce costume gris aux curieux revers roses, verts et jaunes fluo. La brit pop concoctée par les quatre musiciens se mêle avec délice à la voix profonde et claire, légèrement éraillée du chanteur.

Sur
Inside, la batterie se fait aérienne et la mélodie psychédélique. La voix douce du chanteur hirsute transporte. L’émotion est palpable, alors que le set a commencé il y a dix minutes à peine. Pour
Tigers, comme sur
I Must Be A Lover, Fyfe Dangerfield est au clavier, tête baissée. Aristazabal Hawkes quitte sa basse et s’empare d’une contrebasse sur
If The World Ends et
Trains To Brazil.
Les titres se succèdent, tous autant chargés d’émotions les uns que les autres, à en donner des frissons à un public qui ne facilite pourtant pas la tâche au groupe. Resté assis pendant les trois quarts du spectacle, il se rapproche de la scène, d’un bond, et tape des mains aux premières notes de
Trains To Brazil. Même ferveur tout au long de
Yesterday Is Dead, qui clôt la première partie du set. Fyfe revient pour un titre en solo puis est bientôt rejoint par ses trois camarades, pour un dernier et magnifique
Dancing In The Devil's Shoes.

Malgré la haute qualité de la prestation scénique, le concert, dans une salle plutôt petite, n'était pas complet. Étonnant pour un groupe qui signe son quatrième album depuis 2006. D’autant que pour avoir une chance d’entendre Guillemots à nouveau en live, il faudra prendre son mal en patience : pour l’instant, le groupe n’est programmé que lors de festivals britanniques, parmi lesquels Glastonbury le 24 juin prochain.