Après le dantesque monolithe organique que fût
Insides, sorti en début d’année passée, Jon Hopkins revient avec un EP mêlant remixes et titres originaux, prenant la forme d’un épilogue aussi étendu et anguleux que le LP qu’il conclût de belle manière, tout en nuance, mêlant force et accalmie.
Insides possédait déjà une identité musicale et une ambiance feutrée mais délicate, qui en rendaient son écoute toujours mélancolique, mais à la fois follement optimiste. Cet EP,
Seven Gulps Of Air, suit une sorte de cheminement similaire, tout en rendant le matériau d’origine plus brut, moins lisse. L’ouverture sur le titre homonyme
Seven Gulps Of Air et le remix de
Small Memory, portent indubitablement la marque de ces étranges créatures que sont Tunng.
Gardant l’esprit originel de la musique de Jon Hopkins, Tunng fait évoluer cette ambiance en une faune expérimental, mais minimaliste, comme réduite à son essence. De ces bruitistes instrumentations s’en dégagent les quelques bribes d’un exosquelette protecteur qui se révèlera d’autant plus sur les remixes de
The Low Places par Geese, et sur l’imperturbable quiétude de
A Drifting Down.
La version de Tom Middleton de
Light Through The Veins sera une conclusion évocatrice, que l’on pourrait considérer superflue, d’un album aussi singulier qu’
Insides.
Seven Gulps Of Air attaque cet album sous des angles croisés, demeurant à la fois inévitablement attaché à l’œuvre originelle de Jon Hopkins, et en en proposant une lecture saillante et divergente.