Egyptian Hip Hop

Sur le papier, Egyptian Hip Hop a plutôt l’air d’un groupe banal. Un quatuor tout droit venu de Manchester, un look savamment travaillé, un nom un peu barré histoire de sonner différent, et une envie de conquérir les dancefloors... Nous avons déjà vu plus original, pour le coup. Néanmoins, ce qui rend peut-être plus intéressant ce petit groupe, c’est l’homme qui produit ce single : Sam Eastgate, aussi connu pour son rôle de chanteur dans le groupe electro-glam Late Of The Pier. Un mécène talentueux donc, et dont on ressent la patte sur ces deux morceaux, quitte à brider la petite bande de Manchester.

Ne nous fions donc pas à ce nom de groupe, puisque le genre musical de ce double single est évidemment très éloigné du hip-hop (égyptien encore plus). Ici, le fan de Late Of The Pier, Klaxons et The Whip est en terrain connu. Prenez un gâteau composé de sonorités post-punk, auquel vous ajoutez une crème d’electro soft, basique, assez cependant pour faire danser vos invités, en saupoudrant avec quelques copeaux de glam, punk et d’attitude désinvolte, et voilà le son Egyptian Hip Hop.
Le mélange au final n’est pas déplaisant, et Hazel Groove se déguste ainsi comme une sucrerie nettement influencée par des sonorités héritées des premiers New Order mêlées au rock brillant de Late Of The Pier. Le titre est savoureux, agréable, sans pour autant être révolutionnaire.
Heavenly est quant à elle beaucoup plus posée, avec des claviers « so eighties », et nous permet d’apprécier un peu plus la voix du chanteur, entre Robert Smith et Daniel Blumberg de Cajun Dance Party. Le titre fait presque office de berceuse indie, avec son tempo fantaisiste, sa guitare larmoyante, et ce son délicieusement rétro.

Au final, Egyptian Hip Hop nous livre deux titres qui se valent plutôt bien, et qui font de ce Hazel Groove/Heavenly un single attractif, dansant, enthousiasmant, mais pas vraiment original. La production de Sam Eastgate est efficace, mais peut-être un peu trop proche de ce qu’il peut faire avec son groupe ou au sein de LA Priest. Aux jeunes lads de s’affirmer donc, et de trouver leur propre son, de façon à ce qu’il nous intéresse non plus pour un sympathique exercice de style, mais pour une musique libérée, inédite.