Egyptian Hip Hop

Retour sur Egyptian Hip Hop, après quelques mois passés pendant lesquels, il faut bien dire, je les avais un peu abandonnés. Ah certes, j’ai pu ressortir quelques fois en soirées le single Hazel Groove, qui m’avait assez plu mais qui malheureusement resté trop proche de ce que faisait le producteur du groupe, Sam Eastgate, dans ses propres groupes, à savoir Late Of The Pier et LA Priest. J’étais donc resté sur ce constat, celui d’un groupe sympathique mais qui doit se chercher encore pour réellement s’affirmer, s’éloigner d’un « grand frère » qui les influence peut-être un peu trop.

Et me voilà donc chargé de chroniquer le nouvel EP du groupe, Some Reptiles Developed Wings, et de me replonger dans la minuscule discographie du groupe. Et quelle ne fût pas ma surprise d’écouter cet EP qui, au fond, représente la voie que je souhaitais que le groupe emprunte. Ce nouvel essai du groupe se rapproche beaucoup plus de Heavenly, la face-b de Hazel Groove, lequel était certes moins funky (même si on retrouve toujours une basse au groove puissant sur Moon Crooner), mais beaucoup plus posé et sûrement plus inspiré. Quoiqu'il en soit, Heavenly avait été le morceau le moins « Sam Eastgatien » des Egyptian Hip Hop, et donc une marque d’indépendance et de réelle création.

Ce nouvel EP est donc placé sous le signe d’un certain renouveau de créativité chez le groupe, et l’on est tout de suite charmé par ces nouvelles voies, comme sur Middle Name Period, titre qui emprunte à la fois aux derniers artistes de la scène Chiptune ou à certaines périodes du groupe Police ou Yeasayer . Le titre, instrumental, est à la fois vif et énigmatique, complexe et immédiatement dansant. Le son de l’EP a tendance à lorgner vers le math-punk (Rad Pitt), tout en restant très synthétique, très electro-rock dans le fond.

Some Reptiles Developed Wings est donc un excellent EP, et nous rassure sur le talent certain de la formation qui semble se diriger vers la bonne voie, celle de l’inédit et de l’innovant. Même si l’on sent que le groupe doit encore se roder, et que la route sera sûrement encore assez longue, un titre comme Native, très éloigné du Hazel Groove d’antan de par ce son sauvage et de l’utilisation de thèmes rétro savamment dosés, nous fait dire que Egyptian Hip Hop ont les moyens de sortir un bon album, à la fois original et impeccable sur le plan musical. A eux de transformer l’essai.