Breton

A l'heure où le dématérialisé remplace progressivement l'objet,les groupes tentent par tous les moyens d'ajouter à leurs œuvres des goodies, du poster au badge en passant par le disque signé. Afin de créer l'achat compulsif tout en faisant preuve d'originalité, Breton proposent ce second EP dans une pochette fait main avec un circuit imprimé, une liste de composants et des instructions. En suivant ces dernières, il est alors possible de créer un authentique synthétiseur et remixer les titres de Sharing Notes. Une manière ingénieuse de récompenser leurs fans et les derniers acheteurs de compact disc.

Roman Rappak et Adam Ainger ont formé Breton dans un entrepôt du sud-est de Londres, avant d'être rejoints plus tard par Daniel McIlvenny et Ian Patterson. Musiciens mais également metteurs en scène, les quatre britanniques ont réalisé des clips musicaux pour les Eighties Matchbox B-Line Disaster, Penguin Prison et New Islands. Et quand il n'est pas en studio ou derrière une caméra, le groupe s'est créé un double maléfique, BretonLABS, qui s'improvise remixeur du dimanche en se frottant à des titres de Local Natives, Hatcham Social ou encore Is Tropical, lesquels aboutissent davantage à des résultats expérimentaux qu'a de véritables compositions.

Mais revenons à nos Breton. Réfléchi comme une trilogie, Sharing Notes est le deuxième maxi du quatuor, après un Practical paru il y a quelques mois. The Well débute comme un instrumental du Klub des Losers avant de verser du côté de The Streets lorsque débarque la voix de Roman Rappak. Plutôt redondante et pas très inspirée, la composition ne marquera pas les esprits. Tout comme plus loin Episodes et Watertight, trop courtes et répétitives pour pouvoir pleinement les apprécier.

Ne restent donc que trois titres qui, loin de révolutionner la musique comme on essaie de nous le faire croire dans les magazines et blogs hype, ont le mérite de réussir leur envol aux côtés de These New Puritans et autre Foals. Principalement orienté hip-hop, Sharing Notes dévoile au fur et à mesure des écoutes des tonalités post-rock (Sharing Notes), de l'electronica brute (Penultimate) et une pop décomplexée (15X).

Breton n'arrivent pas à rester en place ni à créer une chanson que l'on pourrait comparer à une autre. Le groupe embrasse les styles, les instruments et les groupes pour créer au final un mélange détonnant. Il y a du « déjà entendu » à chaque détour de mélodies sans que l'on puisse pour autant mettre une étiquette sur ce Sharing Notes. Mais comme pour beaucoup de groupes anglais des années 2000, c'est du 100% synthétique !