Si les assidus des concerts sont habitués à ce que les sets ne commencent jamais à l'heure, ils ont dû être surpris ce soir puisqu'à 19h30 tapantes, les lumières de la grande salle s'éteignent pour l'entrée de Breton. Pour une fois, on regrettera la ponctualité du lieu car l'heure précoce associée à la météo ensoleillée n'ont pas joué en faveur des Anglais.
La suite s'avère moins réjouissante avec les Français de La Femme. On ne vous apprend rien en disant que ces derniers mois ont vu l'arrivée d'un revival 80's post-cliché dans toute sa splendeur. Parfois, c'est réussi, et d'autres fois, c'est juste une mauvaise redite de ce que l'on a vécu lorsqu'on était enfant et dont les cauchemars (notamment vestimentaires) nous hantent encore la nuit.
Clock Opera prend la relève et vient nous asséner sa synth-pop psychédélique. Si Guy Connelly et sa bande nous avaient conquis en novembre dernier lors du festival des Inrockuptibles, ils réitèrent ce soir et confirment leur savoir-faire. Le son est plus étoffé que lors de leur premier passage parisien. Ils semblent avoir pris l'assurance dont ils manquaient encore et laissent désormais s'envoler leurs compositions presque spectrales. La voix est toujours aussi captivante, percutante, empreinte de souffrance. Quand vient le moment de A Piece Of String, le public (différent du set précédent) ne s'y trompe pas : les percussions home made constituées de pots à lait et de cendrier se confondent avec un rythme de batterie obsédant. Malheureusement, une fois encore, nous n'aurons droit qu'à une trentaine de minutes de réjouissance. A quand un véritable concert de Clock Opera à Paris ?
Pour clore ce troisième chapitre du festival, la Gaîté Lyrique accueille Architecture In Helsinki, lesquels vont nous ravir du début à la fin grâce à leur bonne humeur. Contrairement à beaucoup de groupes, blasés par les tournées, les Australiens semblent heureux de jouer ce soir à Paris. Un sourire accroché aux lèvres, ils nous proposent un mélange de vieux titres et d'autres issus de leur nouvel album, Moment Bends. Ils jonglent avec les instruments, passant aisément du clavier à la guitare ou à la basse. Le claviériste est un bonheur pour les yeux : tout de blanc vêtu avec une fine cravate bleue, façon Forbans, il se désarticule dans des danses ahurissantes. Cameron Bird et Kellie Sutherland, totalement décomplexée, nous bluffent par leur justesse vocale.