The Pipettes

Avec leurs petites robes à pois, leur nom aussi mignon que ridicule et leur pop acidulée, The Pipettes ont l'air de sortir tout droit des années 60. Et si Becki, Rose et Gwenno le pouvaient, elles n'hésiteraient pas un instant à remonter à l'époque où « les Beatles n'avaient pas encore tout gâché ». Comme cela paraît peu probable, The Pipettes ont décidé d'importer un peu des sixties dans le 21ème siècle.

Avec leur nouveau single, Dirty Mind, elles réussissent plutôt bien à transporter l'auditeur à une époque où Phil Spector n'était pas encore synonyme de meurtrier présumé mais de producteur talentueux.
Dirty Mind aurait pu être interprété par les Ronettes ou les Crystals si humour et ironie avaient fait partie de leur répertoire. En effet, Dirty Mind parle de l'hygiène trompeuse des garçons. Sur Because it's Not Love, une des b-sides, elles chantent "I don't want to fall in love, I don't want to the see the stars up above in the sky". On est assez loin de Be My Baby.

Mais c'est la version live de leur hymne We Are The Pipettes qui montre à quel point elles savent incorporer différentes influences dans leur musique pour créer leur propre style. Quelques notes au synthé, un refrain facile à retenir, un rythme qui donne envie de danser et toujours des paroles pleines d'humour : "If you haven't noticed yet, we are the prettiest girls you've ever met". Plus besoin de promotion quand les paroles de vos chansons savent vous mettre aussi bien en valeur.

Tout l'intérêt des Pipettes réside dans leur alliance entre une pop préfabriquée (claquement des mains toutes les deux secondes, chœurs qui ne connaissent que des monosyllabes...) et des paroles que Kathleen Hanna ne dénigrerait pas. Comme Le Tigre l'a fait avec l'électro, The Pipettes incorpore un féminisme intelligent dans leurs paroles qui donnent envie de danser et de les suivre dans leur voyage à travers les décennies passées.