¡Forward, Russia!

Dix-huit : c’est, tout d’abord, la note d’excellence que l’on peut attribuer au premier album du groupe, Give Me A Wall, sorti il y a deux mois et demi, lequel brillait de tous feux par son inventivité, sa créativité et son efficacité. Dix-huit, c’est désormais le quatrième single du groupe et l’un des titres phares de l’opus sus-nommé.

Une fois encore, la magie opère instantanément et l’impitoyable rythmique entre en action dès les premières mesures du morceau. D’un bout à l’autre, la sublime mélodie, alliant technique éprouvée et fantaisie vocale, est maîtrisée et contenue. ¡Forward, Russia! fait une nouvelle fois la démonstration qu’il excelle dans la richesse des compositions et la profusion des instruments d’appoint, sans toutefois céder au chaos sonore car tout est toujours en ordre et parfaitement agencé, obéissant à une logique implacable. L’intérêt de ce nouveau single, outre qu’il ressuscite et revisite un très bon titre, réside cependant dans la présentation de deux b sides inédites et de quelques remix réalisés par des résidents du label Dance To The Radio.

Pour ce qui concerne les deux nouvelles chansons, si Six mérite son statut de face b, de par sa production hasardeuse et sa mélodie répétitive et un rien convenue, il en est tout autrement de Fourteen, laquelle développe des accords complexes et cérébraux sur une construction enlevée et aboutie. En effet, on y retrouve l’extraordinaire puissance qui se dégageait de l’album, que couronne un refrain à la pureté et à la beauté sans égales. Quant à eux, les trois remix, et notamment celui de Yes Boss, confèrent une dimension plus intimiste et sensible au titre Eighteen, sans que son essence rock et sa fougue juvénile ne soient dénaturés.

Si l’on avait la formule facile, on dirait que ¡Forward, Russia! poursuit inexorablement sa marche en avant et que l’on ne peut que s’en féliciter. Enfin un groupe qui nourrit l’ambition secrète de conquérir le monde sans afficher de prétentions de manière présomptueuse. Et ce sont toujours ceux qui oeuvrent dans l’ombre qui parviennent le mieux à leurs fins.