Patrick Wolf

L'électron libre anglais Patrick Wolf ramène ses cordes vocales mais laisse son son génie au placard, sur un cinquième album à mi-chemin entre les deux précédents.

Lupercalia débute sur un titre d'influence David Bowienne, hélas assez poussif. Tout ce qui fait le charme de l'artiste est ici dénaturé, réalisant ici la chanson idéale pour les radios mais se mettant à dos ses fidèles fans. Toujours parfumé d'une ambiance eighties, House remet ensuite les choses au clair sans tout de même créer l'euphorie, notamment sur son refrain plutôt superflu.
Il faut finalement attendre Bermondsey Street pour retrouver en partie le talent de Patrick Wolf. Contrairement aux deux compositions précédentes, le chanteur ici n'en fait pas des tonnes. Sa voix seule suffit, entourée d'une musique orchestrale, certes inspirée mais, surtout, qui n'éclipse pas le chanteur.

Mais l'explosion musicale de l'album, court et intense, vient de The Future. Après une première moitié assez posée, la chanson monte crescendo pour filer des frissons sur sa seconde moitié, comme ont su le faire par le passé des titres comme Magpie et Damaris.
Situé quelque part entre The Magic Position et The Bachelor, Lupercalia alterne ainsi une pop entraînante composée de moult instruments empruntant autant à l'electro qu'à la musique classique (le single parfait Time Of My Life, la paire finale Together/The Falcons) avec une sobriété baroque de qualité (le théâtral Slow Motion, le trop court William, Armistice).

Après un début peu réussi, l'auditeur parvient à retrouver ses repères dès l'arrivée de l'étonnant The Future. Ce n'est ensuite qu'un défilé de titres honnêtes qui composent Lupercalia. A défaut d'être un élément majeur de la discographie du jeune artiste britannique, ce cinquième opus reste toutefois un excellent album dans le paysage musical britannique de 2011.