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Duke Special

Oh Pioneer

Duke Special - Oh Pioneer
Chronique Album
Date de sortie : 09.07.2012
Label : Reel To Reel
25
Rédigé par François Freundlich, le 28 juin 2012
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Parmi ces artistes au look ne ressemblant pas du tout à celui habituellement adopté par leur style musical, il est Duke Special. Son folk rock orchestral bercé par sa voix à fleur de peau collerait plus à l’intello en chemise à carreaux qu’aux dreads et yeux maquillés à la Robert Smith. Pourtant l’irlandais du nord défie tous les standards et campe dans son univers si particulier et assez unique en son genre.

Plusieurs années se sont écoulées depuis la sortie de son dernier album de 2008 I Never Thought This Day Would Come, malgré des albums participatifs ou autres mises en musique théâtrales. Ce jour est pourtant arrivé et un temps d’adaptation est nécessaire pour se réapproprier le son si spécial de Peter Wilson. On retrouve évidemment sa voix profonde et touchante qui n’a rien perdu de sa beauté et de l’intimité immédiate qu’elle procure. Oh Pioneer est bel et bien un disque pop dont la plupart des morceaux sont basés sur le piano, son instrument de prédilection, avec néanmoins quelques apparitions d’un synthé new wave. Cela n’empêche pas un travail important au niveau de l’orchestration et des arrangements avec de nombreux instruments à cuivres présents sur pratiquement tous les morceaux. On ressent l’influence d’autres nord-irlandais, à commencer par The Divine Comedy dont Duke Special a assuré les premières parties il y a quelques années.

Les compositions restent pour la plupart dans une simplicité assez immédiate et des mélodies plutôt légères. On pourrait considérer certains passages comme mielleux, manquant d’inspiration et sombrant dans les clichés de la récente britpop si il n’y avait pas d’autres pièces plus surprenantes et moins terre à terre. Après quelques titres poussifs, le milieu du disque est plus intéressant avec Snakes In The Grass où Duke Special se livre à des changements de rythmes plus risqués. Un refrain déclamé par une chorale et des cuivres fous s’y emmêlent dans le chaos.
Condition introduit une ambiance plus planante, renouant avec des sentiments plus personnels et touchants sur la condition humaine. Les différents états dans lesquels on peut se trouver s'y succèdent de « I’m brillant », « I’m a loser » à « I’m fucked » ou « I’m Phil Spector ». Sa grande force réside toujours dans ses textes romantiques, inspirés et particulièrement bien écrits. Ils couvrent des sujets aussi variés qu’un livre pour enfant banni en Iran, la recherche de l’accord de guitare perdu comme une recherche de soi-même, ou le simple fait de contempler les étoiles. Pour son retour sur le devant de la scène, Duke Special se rapproche un peu plus d’une pop qui peut le propulser sur les radios, mais pourra aussi déstabiliser les amateurs de ses précédents disques. On sauvera néanmoins quelques morceaux riches en textes et arrangements toujours d’une fulgurante beauté.
tracklisting
    1. Stargazers Of The World United (A Love Song For Astronomers)
  • 2. Little Black Fish
  • 3. Punch Of A Friend
  • 4. Snakes In The Grass
  • 5. Condition
  • 6. Nothing Shall Come Between Us
  • 7. Lost Chord
  • 8. My Lazy Saviour
  • 9. How I Learned To Love The Sun
  • 10. Always Been There
  • 11. Twice Around The Island
titres conseillés
    Snakes In The Grass, Condition
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