Desperate Journalist

Nous n'étions pas sortis si désespérés suite à l'écoute du premier album des Londoniens de Desperate Journalist, lequel nous avait fait forte impression au milieu de cette vague de retour du rock à guitares positives et effrénées. Cet EP de cinq titres s'inscrit dans sa continuité, mais proposant des chansons plus marquantes et marquées, dont certaines possèdent davantage ce potentiel de vrai single.

Si l'on excepte cette introduction un peu mielleuse ou la voix âpre et sensuelle de Jo Bevan s'étend le long d'une guitare paisible, nous retrouvons des ingrédients de tension foudroyante sur ce Good Luck EP. L'électricité géante reprend ses droits dès le second titre Leave Home et son riff super accrocheur qui arrive après une longue montée transformant le titre en un hymne ampli d'une puissance survoltée. On pense à Metric dans ces élévations de voix grave et voilée torturant les explosions de basses et batterie hyper rapides. L'énergie est bien palpable, Jo Bevan n'hésitant pas à enchainer ses parties de chants avec des cris ravageurs déchainés, en un concentré névrosé et malicieux.

Un certaine grandiloquence ressort de ces riffs de guitares tourbillonnants qui s'imposent en force. Leur happy-post-punk ne fait pas dans la dentelle sur les trois titres du milieu d'EP ou on peut secouer ardemment sa tête sans crainte d'être hors sujet. C'était sans conter le single Perfect Health qui boucle assez magnifiquement l'EP : Desperate Journalist s'apaise et fait ressortir sa mélancolie dans un morceau aux influences de The Cure (tout comme le nom du groupe). On retrouve une voix à fleur de peau, davantage dans la fragilité, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

« I don't really miss you, i just miss my youth », voilà un texte qui achève ce Good Luck EP, tentant de nous faire voir une lumière voilée dans notre désespoir quotidien. Mais en nous souhaitant tout de même bonne chance.