Electrelane

Electrelane est un groupe qui ne chôme pas. Après deux ans de répétition à Brighton,les filles sortent leur premier album en 2000 et depuis, c’est au rythme d'un album tous les deux ans, avec en prime une compilation de raretés et de Faces B, que la formation évolue. Si l'on y ajoute leurs nombreuses tournées qui n’oublient pas la France, c’est un groupe parfaitement rodé qui nous livre aujourd’hui son quatrième album, qui se trouve aussi être le plus accrocheur.

Pour donner vie à No shouts, No Calls le groupe est allé à Berlin comme l’ont fait avant eux David Bowie, Lou reed, Iggy Pop ou dans un style moins rock mais pop et bruitiste Depeche Mode. L’originalité de la démarche des filles d’Electrelane consiste à avoir choisi la période de la coupe de monde de Football pour cet exil créatif.
Influence berlinoise aidant, l’album est à la fois pop et sombre. Les guitares noisy se mêlent aux voix éthérées et fluettes qui racontent des histoires ou plus précisément décrivent des atmosphères, comme pour une bande originale de film. L’effet cinématographique est accentué par la construction des morceaux en progression avec des changements de rythmes et de mouvements.
Si cette fameuse construction semble répétitive, le groupe réussit à se renouveler tout au long de l’album et à présenter des titres assez variés. Five prend des accents garage alors qu’à l’inverse In Berlin est très touchante avec ses violons. De son côté, Between Wolf And Dog, comme son nom l’indique, montre un groupe plus dur voire gothique.

Ceux qui avaient découvert les nouveaux morceaux lors des concerts en première partie d’Arcade Fire ne seront pas surpris car le son est tellement brut et dépouillé que les enregistrements studio demeurent assez proches du rendu en concert. No Shouts, No Calls est un album sincère, plein de détails et de trésors cachés, de ceux qu'on ré-écoute avec plaisir.