Electrelane

Auteurs avec The Power Out d’un des meilleurs albums (si ce n’est le meilleur) de ce début d’année, les 4 filles d’Electrelane se présentaient pour la 2e fois en quelques semaines dans la capitale, promotion à la clé, passant du Tryptique à un Nouveau Casino copieusement garni, pour une soirée bien ouverte par les français Sleeple Remove. Les rouennais, dont les morceaux instrumentaux (leurs meilleurs) rappellent étrangement l’Electrelane de Rock it to the moon joueront une trentaine de minutes, alternant le bon et le moyen. Puis vient le tour d’Electrelane.

Apres une intro toute instru, Blue Straggler, le toujours aussi excellent I want to be the president vient préciser le ton de la soirée, un clavier moins fort et légèrement moins présent que sur les albums et la voix déraillante de Verity Susman parait un peu plus grave mais capable d’autant de variations. Les génialesThis deed et Take the bit between your teeth s’enchaînent à merveille et ne font que confirmer les bonnes impressions.

C’est un véritable récital que nous offre Electrelane, la majeure partie de The Power Out y sera joué, et admirablement bien, entrecoupé des morceaux instru de leur premier album : film music, u.o.r ou long dark. Si les 4 filles sont peu remuantes, le passage sur la scène les fait gagner en intensité et puissance. La rythmique est simple et minimaliste mais terriblement efficace. Verity Susman utilise magnifiquement ses cordes vocales et Mia Clarke sera l’attraction attractive de la soirée, sa manière de triturer les cordes de sa guitare n’aura d’égal que son charme.

Une prestation très rock et énergique qui contraste avec la timidité semblant régner sur scène. Les « bonjour » et « merci » sont à peine entendus, prononcés discrètement, mais rien à voir avec de l’impolitesse ou de l’arrogance, c’est instrument en main qu’elles s’expriment le mieux (et bien !). Le public se la joue à l’anglaise, ne s’exclamant réellement qu’à mesure que les premières note du single On Parade retentissent.

Electrelane ira même jusqu’à nous gratifier d’un nouveau titre, tout instru, avant de s’éclipser brièvement. Le rappel offrira deux surprises, l’une prévisible avec Gone Under Sea le titre en français, l’autre bien moins attendue avec la reprise More Than This de Roxy Music. C’est sur ce titre, également repris par Bill Murray dans Lost in Translation, qu’un peu plus de soixante dix minutes après avoir investi la scène du Nouveau Casino, le quator se retire. Non sans avoir conquis l’ensemble du public.