Ladytron

Quatre est un chiffre qui sied bien à Ladytron. Quatuor équilibré, deux filles, deux garçons, il sort ces jours-ci son quatrième album. Plus personnel et interpellant que les précédents, c’est peut être celui qui les fera sortir de leurs ghettos electro-froid ou gothique. Le succès d’estime c’est bien, mais ça ne nourrit pas son groupe.

Ce n’est pas pour trouver un label que les Ladytron sont revenus à Paris (le EP Playgirl était sorti chez le Tricatel de Bertrand Burgalat en 2000). C’est un studio qu’ils sont venus chercher dans la ville de lumière. Est-ce le romantisme de nos petites rues ou la chaleur latine qui a décoincé les quatre (autres) de Liverpool ? C’est peut-être aussi l’oreille amicale d’Alessandro Cortini, clavier des Nine Inch Nails qui les a décomplexé et permis d’enregistrer un album d’un froid et joliment pénétrant.

Sur ce quatrième album, ils trouvent le ton juste pour sortir des clichés qui les plombaient parfois. Sur Velocifero, le groupe est à l’aise avec son goût prononcé pour la reverb et les voix 80s, mais aussi avec ses origines : Mira chante deux chansons en bulgare, Black Cat et Kletva.

A mesure que les chansons passent, elles se font plus touchantes. Le groupe a choisi les deux premiers morceaux de l'album comme single, mais c'est à mon avis le quatrième, Runaway, qui est le premier tube de la tracklist. Cette chanson est une jolie boucle pendant laquelle la voix douce de ces chanteuses vous grave un refrain doux entre les deux oreilles. Season Of Illusions est un tournant dans la progression de l’album. Après les illusions, l’équilibre devient plus fragile, la tension augmente. Avec Versus, chanté en duo, ils réussissent un final poignant, et bouleversant comme un New Order déprimé.