Ladytron

Ladytron étaient tombés dans un long sommeil sans vraiment y prêter attention. La petite pause est devenue une longue succession de projets solos : deux albums pour Helen sous le nom de Marnie, la production (Lush) et des remixes (Erasure notamment qui leur rendra la pareille sur The Animals, le premier extrait de l'album) pour Daniel, la photographie pour Reuben et des documentaires pour Mira.

Le quatuor a mis du temps à prendre ses nouvelles marques, échangeant les idées pour ce nouveau disque depuis les quatre coins de la planète et se regroupant pour des périodes longues en studio. Après un an d'écriture l'album est fini et tellement au goût du groupe qu'ils le nomment Ladytron, sixième album et premier éponyme.

Parfaite synthèse de leur style électro pop vintage, cet album n'apporte rien à la discographie déjà riche du groupe, mais il a le mérite de le faire renaître et nous faire ré-écouter leur musique. Les treize titres explorent ce qui ne va pas dans notre époque et il aurait aussi bien pu s'appeler volume 1. Le problème avec les collections de chansons, c'est que le tout perd en cohérence ce qu'il gagne en diversité.

Les quatre de Ladytron n'ont pas perdu la main, le travail est extrêmement soigné et il n'y a pas de place pour la médiocrité dans cet album. Alors que leur style puise abondamment dans les années 70s et 80s, ils arrivent à écrire une poignée de titres forts en caractère. Until The Fire ouvre l'album avec beaucoup d'énergie et d'entrain, comme un ami perdu de vue qui nous ouvre sa porte comme si nous nous étions quittés la veille. The Island est nostalgique à la Human League, Horrorscope est quant à lui aussi bruyant qu'hypnotisant.

Finalement, le bien nommé Ladytron est un excellent moyen de (re)découvrir ce groupe.