Morrissey

On retrouve sur ce nouvel album de Morrissey les deux inédits présents sur le Best Of sorti il y a un an. Preuve supplémentaire de l'inutilité de cette compilation puisqu'ils ne sont d'ailleurs pas les plus intéressants, mais les plus convenus. All You Need Is Me et That's How People Grow Up annoncent leur classicisme dès leurs titres.

Avec un teaser si peu avenant, le nouveau Morrissey se devait de surprendre dès son ouverture. Alors, il commence comme un album de Motörhead avec une batterie marquée et des guitares sur-saturées. Clou du spectacle glam metal : le Moz place son trémolo breveté sur le skull (crâne) de Something Is Crushing My Skull. Le morceau se termine par des roulements de grosses caisses, des hurlements et tout de même une jolie nappe de synthé au milieu des flammes électriques.

Le neuvième album du Dieu vivant de la pop n'échappe pas à ses commandements : de l'humour, des mélodies et des paroles qui balancent. Le bientôt quinquagénaire s'autorise quand même quelques innovations sonores mais discrètes. Juste ce qu'il faut pour ne pas s'ennuyer et entretenir le feu. Fier d'avoir remis les guitares en avant avec The Smiths quand les synthés envahissaient la pop, sur cet album ceux-ci se font plus entreprenants, et les guitares plus mordantes. La préférence est respectée.

L'album a été enregistré à Los Angeles, une de ses anciennes résidences où il a pu retrouver le soleil, l'inspiration latino-américaine et le grand spectacle Hollywoodien. Un des plus beaux titres de l'album est un morceau de rupture par des Mariarchi à contre emploi, When I Last Spoke To Carol, avec ses guitares acoustiques, sa basse roucoulante, et... ses trompettes. Autres favoris de Year of Refusal, deux morceaux où le crooner se montre au sommet de son art de chanter les peines de cœurs dans des morceaux cruels dès le titre : One Day Goodbye Will Be Farewell et It's Not Your Birthday Anymore (« there's no need to be kind to you » continue la chanson).

Ces années de refus sont celles d'un grand Morrissey, qui montre qu'il peut être aussi bon au vingt et unième siècle qu'au précédent. Après You Are The Quarry en 2004, il est la preuve que l'on peut être et avoir été, même dans la pop.